"Chaque fois que je me produis à Tizi Ouzou, je me défoule à fond, surtout à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, où j'ai effectué mes premiers pas d'artiste avant de grandir pratiquement dans cet établissement mythique qui m'a finalement ouvert les portes du succès", nous confiait, dimanche soir dans sa loge, la grande vedette de la chanson kabyle, Rabah Asma. Une grande foule était présente à ce spectacle pour vivre une soirée de folie. D'ailleurs, l'artiste a joué pratiquement à guichets fermés, et Dieu sait combien d'admirateurs étaient frustrés ce soir-là du fait qu'ils étaient venus en masse, pour la plupart de loin et en famille, et qui sont restés malheureusement dehors, faute de place. Il est vrai que l'enfant prodige de Redjaouna, ce grand village haut perché sur les hauteurs de la ville des Genêts, effectue pratiquement chaque année un véritable pèlerinage à Tizi Ouzou, sa ville d'adoption où il a fait toute sa scolarité, tout en versant dès son jeune âge dans le monde enivrant de la musique. "C'est quand même un grand honneur et surtout un pur bonheur que de revenir chaque fois dans son patelin, revoir des amis et des proches et faire la fête avec son merveilleux public. Car il ne faut pas oublier que Tizi, c'est chez moi et c'est toujours un immense plaisir pour un artiste que de se ressourcer régulièrement", dira encore Rabah Asma qui venait d'animer un autre gala, la veille, à... Paris où il réside le plus souvent pour des raisons professionnelles. "Les concerts programmés durant le mois sacré du Ramadhan ont une saveur particulière", enchaînera Asma, pratiquement infatigable, alors qu'il boucle aisément une trentaine d'années dans le métier et qui devrait animer, ce soir encore, un autre gala à Tichy sur la corniche béjaouie avant de donner un autre concert à la Maison de la culture de Béjaïa pour terminer la boucle le 30 juin en France, à Wattrelos, dans la banlieue de Roubaix. "Après cette longue tournée en Algérie et en France, j'aspire à prendre quelques jours de repos pour souffler quelque peu et ce en attendant la sortie prochaine de mon nouvel album qui est pratiquement terminé et qui sortira en principe dès le mois de juillet", conclut Rabah Asma, toujours aussi jovial et exubérant depuis ses premiers pas dans la chanson kabyle des années 80. Mohamed HAOUCHINE