L'Union démocratique et sociale (UDS), parti en attente d'agrément, a estimé, hier, que l'université algérienne, censée produire l'élite, a produit des "monstres". "Quelle ignominie pour l'université et pour tous ceux qui ont en charge le secteur de l'enseignement supérieur dans notre pays ! Par voie de conséquence, nous avons formé des monstres et nous en sommes fortement indignés", écrit l'UDS dans une déclaration rendue publique à l'issue d'une session extraordinaire tenue suite à l'assassinat de Karoui Bachir Serhan, enseignant à l'université de Khemis Meliana. "Camarade Karoui, tu as été assassiné, non pas par des étudiants, mais par un système politique pourri dont l'éducation nationale et l'enseignement supérieur en sont les victimes ; tu as été assassiné par tous ceux qui glorifient la corruption ; tu as été assassiné par le silence et la lâcheté de beaucoup de responsables qui président aux destinées de ce pays", s'indigne le parti de Karim Tabbou. Selon ce parti, il y a lieu aujourd'hui de faire un diagnostic sans complaisance du mal qui ronge l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale. "Il y a lieu d'extirper ces deux secteurs des mains des forces rétrogrades agissant pour des intérêts sordides. Nous avons le devoir d'interpeller toutes les bonnes consciences afin d'éviter le chaos de l'université qui est dans un état de déliquescence effarant", écrit-il. L'UDS appelle à une grande mobilisation pour rendre à l'université, censée être un pôle de rayonnement culturel, intellectuel et scientifique, ses lettres de noblesse. "Déviée de ses nobles missions, notre université est devenue un champ de bataille où se livrent des combats d'arrière-garde pour empêcher à tout prix l'avènement de la vraie démocratie et des libertés dans notre pays. L'université aujourd'hui brûle et nos politiques regardent ailleurs. C'est pourquoi, aujourd'hui, il est de notre devoir de nous mobiliser pour mener le combat qui mettra fin au règne de la maffia de l'université pour remettre cette dernière au seul service de la nation", conclut le texte. K. Kebir
