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Kamel-Eddine Fekhar enfin libre
Après deux années passées dans les geôles
Publié dans Liberté le 17 - 07 - 2017

S'il n'est pas près de renoncer à son activisme, il reste qu'il nourrit un seul désir dans l'immédiat : retrouver sa famille, son épouse et ses enfants.
"En Algérie, c'est le prix à payer par les militants des droits de l'Homme pour la liberté. J'ai été arrêté et condamné pour mes idées, je n'ai commis aucun crime". Un peu plus de deux ans passés dans les geôles — en tout, cinq prisons (El-Ménéa, Ghardaïa, Laghouat, Blida et Médéa) — le défenseur des droits de l'Homme, militant associatif et politique, Kamel-Eddine Fekhar a enfin pu retrouver, hier matin, la liberté. C'est aux alentours de 11 heures qu'il a pu quitter les murs de la prison de Médéa pour retrouver, à son accueil, des proches, des amis mais aussi ses avocats dont Me Salah Dabouz. Quelque peu ému, Kamel-Eddine Fekhar que nous avons pu joindre au téléphone, s'est montré, cependant, déterminé, comme convaincu de la justesse de son combat. "C'est le sort de tous ceux qui militent pour les droits de l'Homme, les libertés et la démocratie", dit-il, un tantinet philosophe.
S'il n'est pas près de renoncer à son activisme, il reste qu'il nourrit un seul désir dans l'immédiat : retrouver sa famille, son épouse et ses enfants. "Je vais me reposer d'abord auprès de ma famille." Il ne manque pas aussi de remercier tous les avocats, les amis et tous les Amazighs à travers le monde qui l'ont soutenu durant cette longue épreuve. Cette sortie constitue un épilogue à une rocambolesque affaire, loin d'avoir livré tous ses secrets. Arrêté en juillet 2015 chez lui, dans la foulée des événements sanglants qui avaient secoué la vallée du M'Zab, Kamel-Eddine Fekhar, dont la réputation était établie dans la région pour avoir été responsable fédéral du FFS, mais aussi de la section locale de la Laddh, était poursuivi pour plus d'une vingtaine de chefs d'inculpation dont l'"atteinte à la sûreté de l'Etat", "trouble à l'ordre public" et "incitation à la haine et à la violence". "Il risquait une condamnation à mort", rappelait son avocat, Me Dabouz, par ailleurs, avocat de nombreux militants activistes comme Hassan Bouras, Slimane Bouhafs ou encore les Ahmadis. Mais pour certains observateurs, c'est la lettre qu'il avait envoyée à Ban Ki-moon, le 2 juillet 2015, dans laquelle il interpellait l'instance onusienne sur le risque de "génocide contre la population mozabite" qui lui a valu des ennuis judiciaires.
Maintenu en détention depuis, son procès n'a eu lieu qu'en mai dernier après plusieurs péripéties dont cinq grèves de la faim dont l'une, suspendue le 20 avril à l'occasion du Printemps berbère, a duré 108 jours. Lors de son procès, rappelle encore Me Dabouz, le procureur général a dit expressément à Kamel-Eddine Fekhar "qu'il a été emprisonné pour être protégé".
Un aveu, selon lui, qui témoigne de la dimension politique de l'affaire. "Au lendemain des déclarations de Saâdani, le 5 octobre 2016, accusant l'ex-général-major, patron du DRS, d'avoir fomenté les événements de Ghardaïa, nous avions introduit une demande réclamant son audition, lui, Ouyahia et le SG du FLN d'alors, mais en vain", rappelle encore Me Dabouz pour qui ce refus constitue une "preuve flagrante de l'instrumentalisation de la justice par le pouvoir politique". "C'est une affaire politique", insiste-t-il, d'ailleurs. "Mon rôle était d'alerter, de lancer des SOS. J'ai sollicité l'intervention des autorités civiles et les forces de sécurité afin d'agir pour mettre un terme aux violences avant qu'il ne soit trop tard. Je me retrouve accusé d'être l'instigateur de la discorde", avait plaidé, en mai dernier, devant le tribunal, Kamel-Eddine Fekhar.
En attendant que ces événements livrent, un jour, leurs secrets, l'avocat, par ailleurs responsable d'une aile de la Laddh, promet de constituer tout un dossier sur les violations des droits de l'Homme et des libertés qu'il remettra aux instances internationales. "Je ne me tairai pas sur la manière dont se sont opérés les arrestations, les instructions et le jugement de tous ceux qui défendaient leurs droits (...) c'est une question de principe", conclut Dabouz.
Karim Kebir


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