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"Pour sortir de Kabylie, il faut que des acteurs locaux se manifestent"
Hacène Metref directeur du festival Raconte-Arts à "Liberté"
Publié dans Liberté le 23 - 09 - 2017

Du 24 au 31 juillet dernier, le beau village d'Ath Ouabane (Kabylie) a accueilli le 14e festival international Raconte-Arts, où pas moins de 800 personnes ont participé à cette manifestation. Dans cet entretien, Hacène Metref, cofondateur et président du festival, fait le bilan de cette édition et revient sur la particularité de cet évènement qui connaît de plus en plus d'essor et de demandes de participation, devenant presque "victime" de son succès tant le nombre de visiteurs a dépassé de loin les attentes.
Liberté : Le Festival culturel international Raconte-Arts s'est déroulé du 24 au 31 juillet dernier à Ath Ouabane. Quel bilan faites-vous de cette édition ?
Hacène Metref : Le bilan d'Ath Ouabane a dépassé largement nos attentes, il n'y a qu'à voir le buzz que cette édition a fait sur les réseaux sociaux et les médias pour comprendre l'ampleur de ce qui s'est réalisé durant ce Raconte-Arts 2017.
Justement, comment ont réagi les villageois ? Leur bilan à eux : culturel, social, et économique ?
Les villageois ont assuré de façon extraordinaire. Ils ont montré des qualités d'organisation hors normes. Ils devaient accueillir 350 participants mais au final ils ont hébergé et nourri 800 personnes. Connaissez-vous beaucoup de villages qui ont cette capacité ? Les citoyens d'Ath Ouabane ont forgé leur caractère dans la résistance quasi quotidienne contre les rigueurs du climat, les difficultés du relief et l'enclavement. Ils ont développé un système solidaire qui a fait ses preuves. Durant ce Raconte-Arts, ils ont trimé mais ils ont aussi beaucoup récolté. Ils ont vécu une semaine de rêve et de culture ; ils ont permis à leurs commerçants et à leurs jeunes de travailler en faisant un bénéfice jamais égalé auparavant. Raconte-Arts et sa réussite vont renforcer la cohésion sociale de ce village qui s'inscrit d'ores et déjà dans l'avenir d'un tourisme et d'une économie solidaires.
Le festival grandit et les demandeurs aussi, comment faire face à ce succès ?
Le festival grandit et son succès est devenu phénoménal. Il est devenu tellement grand qu'il attire un monde fou. En ce moment, nous sommes un peu inquiets car si nous ne trouvons pas de solutions à ce rush, notre festival risque de mourir de sa belle mort. Il sera victime en somme de son propre succès.
Or, il n'est pas question de laisser un projet de quinze ans, l'an prochain s'arrêter en si bon chemin. Je n'ai pas de solution présentement pour endiguer ce raz-de-marée. Nous engagerons avec tous nos partenaires, et surtout le comité de village de Tiferdoud, une réflexion qui nous permettra de trouver des solutions et des mécanismes à même de réguler le flux sans altérer l'esprit de ce festival qui restera malgré tout un festival populaire.
Qu'est-ce qui a changé ou que vous tentez d'améliorer d'une édition à l'autre ?
Ce qui va changer et ce que nous essayons de changer chaque année, c'est l'aspect technique des activités. C'est bien de faire des choses de façon simple, mais cela ne nous dédouane pas de les réaliser de manière professionnelle sur le plan technique. Je donne un simple exemple : on peut projeter un film dans un lieu insolite et devant un public profane, mais il n'y a pas de raison que ce film soit projeté dans des conditions techniques approximatives (qualité de l'image et du son) et qui laissent à désirer. Le respect du public passe par la qualité technique et la qualité de la programmation. En d'autres termes, nous devons assurer un bon contenu dans un bon contenant. Il faut aussi améliorer la forme du festival qui doit se décliner en plusieurs compartiments indépendants et complémentaires à la fois : cinéma, théâtre, chanson, littérature et livre, spectacles de rue, ateliers, etc.
Quelles sont les difficultés rencontrées et les possibles solutions à envisager ?
Les difficultés sont nombreuses : les moyens financiers restent dérisoires ; les moyens matériels sont insuffisants et les moyens humains manquent d'expérience car il y a une instabilité au niveau des effectifs. On doit, chaque année, former de nouvelles recrues et la formation se fait sur le tas, c'est-à-dire durant le festival. Ce qui parfois peut déteindre sur la qualité de certaines prestations. Qu'à cela ne tienne, à Raconte-Arts, on est tellement dans l'euphorie que les maladresses sont à peine remarquées. La dynamique collective entraîne tout un chacun dans un univers de rêve et de magie. Je ne sais vraiment pas comment gérer cette demande exponentielle avec un budget trop maigre. Il faut essayer de trouver des moyens en impliquant d'autres partenaires et il faut espérer une réaction de mécènes et de sponsors après le succès qu'a connu le festival cet été. Je suis confiant et je pense que dans les prochains jours, les bailleurs de fonds ne seront pas insensibles devant ce projet qui est devenu phénoménal. Nous allons frapper aux portes des entreprises pour les convaincre d'accompagner cet évènement porteur d'espoirs pour toute une jeunesse. Il faut absolument sauvegarder cette flamme ! Cela étant, nous trouverons des solutions à nos difficultés car nous travaillons chaque année dans le sens de l'amélioration des conditions d'organisation de Raconte-Arts. Dans les prochaines éditions, le public sera agréablement surpris en découvrant quelques nouvelles facettes de Raconte-Arts. Nous sommes tout le temps dans la créativité. Nous n'avons peut-être pas les moyens mais nous avons des idées et cela, nous l'avons prouvé depuis quatorze ans.
Quel est le prochain village qui accueillera le festival en 2018 ?
Le prochain village qui accueillera Raconte-Arts en 2018 pour la quinzième édition est Tiferdoud, dans la commune d'Abi Youcef, daïra de Aïn El-Hemmam. C'est le plus haut village de Kabylie (1197m). C'est un très beau village qui peut inspirer beaucoup d'artistes. Je pense qu'il a beaucoup de chances de gagner le prochain prix du village le plus propre de Kabylie. Si c'est le cas, nous fêterons cette distinction avec eux, fin juillet 2018.
On parle de le sortir de Kabylie, est-ce possible et sous quelles conditions serait-ce réalisable ?
Depuis quelques années, des voix nous demandent pourquoi on n'envisagerait pas de sortir Raconte-Arts de Kabylie, au moins une fois, pour tenter l'expérience ailleurs. Nous disons pourquoi pas, mais nous disons aussi est-ce que les conditions qu'on trouve en Kabylie sont réunies ailleurs. Est-ce que dans les autres régions, nous retrouverons des comités de village ou de quartier qui ont la force des tajmaât de Kabylie ? Est-ce que dans les autres wilayas, on peut héberger 350 ou 400 personnes chez l'habitant ? Est-ce que dans les autres wilayas, on acceptera l'esprit libre et indépendant de ce festival ? Est-ce que toutes les activités de Raconte-Arts sont envisageables ?
Je peux poser des questions sans fin et je n'aurai pas de réponse car personne ne sait réellement comment les choses se passeront. Pour envisager une telle gageure, il faut que des acteurs locaux se manifestent, se mobilisent et garantissent le déroulement du festival dans de bonnes conditions. Ces acteurs-là existent-ils ? Pour l'instant, personne ne nous a sollicités en dehors de la Kabylie, alors qu'en Kabylie les demandes pleuvent et chaque village rêve d'accueillir Raconte-Arts chez lui.
S. B.-O.


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