La direction de distribution d'électricité et du gaz de Béjaïa fait face à un sérieux problème de créances impayées. En effet, dans un communiqué rendu public par Sonelgaz de Béjaïa, il est fait état d'un montant global des créances impayées détenues par la Société de distribution de l'énergie de la wilaya de Béjaïa (SDE) de 260 milliards de centimes. En tête d'affiche des mauvais payeurs, on trouve les clients ordinaires (domestiques) dont le montant s'élève à 118 milliards de centimes, soit un taux de 46%. En seconde position, on trouve les APC dont les dettes envers Sonelgaz sont de l'ordre de 90 milliards de centimes — ce qui représente un taux de 35% — suivies par les clients de la moyenne tension et de la moyenne pression avec un taux de créances de 12%, soit 31 milliards de centimes, et enfin, les clients administratifs avec 21 milliards de centimes, soit un taux de 12%. À rappeler qu'au mois de juillet dernier, Sonelgaz a annoncé détenir un montant global des créances impayées par l'ensemble de ses abonnés de l'ordre de 283 milliards de centimes. Depuis, et à ce jour, elle n'a pu recouvrer que 23 milliards de centimes, soit un taux de 3,5%. Nonobstant ses menaces de procéder à "la suppression en fourniture d'énergie si nécessaire aux clients récalcitrants", "il y aura sans doute une vaste campagne de recouvrement des créances qui sera entamée au courant du mois en cours pour obliger les mauvais payeurs à s'acquitter de leur dû. Des moyens humains et matériels nécessaires seront mobilisés pour mener à bien cette opération qui sera ponctuée par la suppression en fourniture d'énergie aux clients récalcitrants", menaçait la direction de Sonelgaz, qui précise que "ce manque à gagner pèse lourdement et négativement sur la dynamique interne de l'entreprise en matière d'amélioration des prestations de service". Si au demeurant, l'entreprise peut mettre à exécution ses menaces de coupure de l'énergie pour ses clients domestiques et ceux de moyenne tension et moyenne pression redevables envers elle, il n'en demeure pas moins qu'elle ne pourra passer à l'acte pour ses clients administratifs et les APC, notamment. En effet, dans le passé, Sonelgaz a procédé à des coupures d'électricité à certaines APC redevables avant de leur rétablir le courant sur injonction des walis prédécesseurs et sans qu'elles honorent leurs dettes. Le motif ? Des institutions "souveraines" font valoir ces ex walis. Par quel procédé la Sonelgaz parviendra-t-elle maintenant à recouvrer ses créances détenues par ces APC en cette période de crise économique qui frappe le pays de plein fouet ? La question reste posée. L. OUBIRA