Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) ont relayé, hier, la déclaration de l'association SAJ, Solidarité action jeunesse d'Amizour. Laquelle association a saisi le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sur le sort du campus d'Amizour, qui demeure toujours non fonctionnel, alors que les travaux ont été achevés en décembre 2015. Et que "toutes les conditions sont réunies pour son ouverture" et a coûté une fortune au Trésor public, et donc au contribuable sans compter les 65 hectares qu'occupe ce "joyau architectural, unique en son genre, au niveau national". Les membres de l'association SAJ ont prévenu le ministre qu'eu égard "à l'urgence de la situation de pourrissement dans laquelle végète le campus universitaire d'Amizour" et au "mécontentement grandissant au sein de la population et aux conséquences fâcheuses non souhaitées qui pourraient en découler", ils lui sont gré de réserver à leur requête une "réponse concrète et rapide pour redonner confiance et espoir à la population et à la communauté estudiantine et universitaire de la région". Les syndicalistes du Cnes n'ont pas manqué, pour leur part, d'enfoncer le clou et de s'interroger : "Peut-on porter la responsabilité de la gestion d'un dossier aussi sensible à la communauté universitaire de Béjaïa alors que des solutions viables et porteuses ont été à maintes fois proposées sans perturber aucune faculté ?" Et de pointer du doigt, le recteur de l'université de Béjaïa : "Quel crédit donner à un responsable, qui a refusé et presque interdit qu'on parle de l'ouverture d'une école nationale au campus d'Amizour mais, qui depuis septembre, fait sienne cette idée tout en sachant qu'il est bien tard pour réussir ce genre de projet qui nécessite au moins une année de préparation logistique et humaine en comptant sur un soutien total de la tutelle ?" La raison ? C'est que deux années sont passées, a-t-on ajouté, "sans que le premier responsable (ait daigné) écouter les voix sages et les conseils de ceux qui n'ont qu'un seul but : l'essor et l'épanouissement scientifique de la région." Et d'évoquer une série d'établissements qui auraient pu y être accueillies : une école agroalimentaire, une école nationale du supérieur, une école hôtelière et de tourisme, un Institut de tamazight, une école nationale de l'histoire, une école de journalisme, une école d'administration, une école des sciences maritimes... Seulement, aucune n'a eu les faveurs, dénonce-t-on "de Monsieur le Recteur, qui bizarrement, et pour des raisons occultes, voulait ouvrir cette année le campus avec une école d'informatique de 120 étudiants". On est, déplorera-t-on, "à la limite du crime économique !" Et de conclure en rappelant que la communauté universitaire "soutient depuis toujours la volonté de la population d'Amizour à voir enfin le campus d'Amizour en activité pour apporter son apport socioéconomique à cette région qui a tant donné". M. Ouyougoute