Dans sa séance de ce lundi, le tribunal criminel de Tiaret a statué dans un procès portant sur un délit d'homicide volontaire dont l'auteur, D. A., âgé de 56 ans et originaire de Sougueur, a été condamné à la peine de 7 ans de prison ferme. Les faits remontent au 30 décembre 2016, aux environs de quatorze heures, quand une altercation s'est engagée entre le prévenu et la victime, A. M., une de ses vieilles connaissances et "taleb", au quartier 3e Tranche, à Sougueur, avant de tourner au drame. Usant d'un couteau d'Ergé (bou-saâdi), l'accusé asséna ainsi des coups mortels à son vis-à-vis qui succomba quelques instants plus tard à l'EPH Guermit- Nacer. À la barre, l'accusé, qui a reconnu les faits, n'a cessé de plaider son innocence en considérant avoir été provoqué par la victime, tout en jurant qu'il n'avait aucunement l'intention de tuer. "J'étais tellement hors de moi que je ne me rappelle rien", avait-il clamé. Néanmoins, rattrapé par les déclarations des témoins, dont l'un d'eux avait révélé l'exactitude de la scène, le prévenu n'avait aucune autre alternative que de solliciter le tribunal à lui accorder les circonstances atténuantes. Après les plaidoiries, le représentant du ministère public s'est engagé dans un réquisitoire ferme en mettant en évidence la gravité de l'acte qui s'est soldé par la mort d'un homme père de quatre enfants. Il demandera au tribunal de condamner le prévenu à la peine capitale pour homicide volontaire avec préméditation et guet-apens. Pour sa part, maître Refsi Sid Ahmed, avocat de la défense, s'est évertué à faire requalifier la nature des délits reprochés et a demandé les circonstances atténuantes à son mandant. "Le témoin que vous avez entendu n'a pas été correct tant des contradictions flagrantes ont été relevées dans ses dires et si mon client avait l'intention de tuer il l'aurait facilement réussi sachant qu'il connaissait parfaitement la victime et l'ensemble de ses mouvements quotidiens", a-t-elle plaidé en s'interrogeant : "Peut-on condamner une personne à la peine capitale pour une altercation où on dénote des coups et blessures ayant entraîné la mort sans vouloir la donner ?" Une défense qui a eu gain de cause puisqu'elle a pu convaincre le tribunal qui finit par requalifier le délit en le convertissant en "coups et blessures volontaires" pour ramener le verdict à 7 ans de prison ferme. R. SALEM