Le président du mouvement El-Islah, Filali Ghouini, a plaidé, hier à Sétif, lors d'une conférence des cadres de son parti pour le renforcement des prérogatives de l'élu local. "Il est inadmissible que les prérogatives de l'administration soient plus larges que celles des élus locaux. Nous avons toujours plaidé et milité pour revoir les lois régissant les collectivités locales et les assemblées élues. Il faut qu'il y ait des lois de qualité qui permettent de bien gérer les affaires au sein de la collectivité locale", dira l'hôte de Sétif lors d'une conférence qui a regroupé des militants du parti au niveau du siège du mouvement. Et de renchérir : "Nous n'avons pas perdu les législatives, au contraire, nous en avons été victimes. Le taux de participation a été gonflé et, du coup, nous avons été lésés. Ces résultats ne reflètent guère l'ancrage des partis politiques." Par ailleurs, le chef de file d'El-Islah, qui a repris son bâton de pèlerin, a annoncé, depuis Sétif, que les élus de son mouvement ont reçu des instructions pour ne pas participer au blocage des assemblées, car cela ne profite à personne. "Le blocage des assemblées est souvent le résultat de désaccords à cause des postes de responsabilité au sein des APC dont les postes de présidents des commissions et les vice-présidents. Cela se répercute négativement sur les affaires courantes du citoyen et sur le développement de la localité", a-t-il dit. Le Dr Ghouini a aussi critiqué le fait que des Assemblées populaires ne sont toujours pas installées et d'autres ont commencé leur mandat avec des blocages. "Ce mandat coïncide avec la saison d'hiver. Les citoyens manquent de beaucoup de choses. Les établissements scolaires du primaire manquent d'eau, de gaz, de gasoil et les cantines scolaires sont fermées dans beaucoup de localités. Les élus locaux doivent mettre les bouchées doubles pour régler ces problèmes et éviter les blocages", a-t-il ajouté. Sur un autre volet, Filali Ghouini a longuement parlé du système éducatif algérien qui, selon lui, doit être géré par une instance permanente, à savoir un conseil supérieur. Il a aussi annoncé que sa formation politique est favorable à l'enseignement obligatoire de la langue amazighe dès le primaire, à l'instar de l'arabe. "Nos élèves auront, par ailleurs, tout le temps d'apprendre les autres langues, tout en laissant le choix aux élèves et aux parents. Le ministère de l'Education nationale doit alléger davantage en matière d'enseignement des langues étrangères et favoriser l'enseignement de la langue amazighe", a proposé le premier responsable d'El-Islah. F. SENOUSSAOUI