Un rassemblement de protestation a déjà été organisé, la semaine dernière, par les parents d'élèves devant le siège de la wilaya pour exiger la cessation de la grève. Plusieurs centaines de lycéens et de collégiens, accompagnés de leurs parents, ont pris part, hier, à une marche dans les rues de Tizi Ouzou pour réclamer le retour en classe après cinq semaines suite à une grève du syndicat Cnapeste que les parents d'élèves n'hésitent pas à qualifier d'"absurde" et même de l'assimiler à une "prise d'otage de leurs enfants". "Le conflit est entre adultes. Quel est notre tort à nous ?" a été le principal et le plus percutant slogan inscrit sur une banderole brandie tout au long de cette marche qui s'est ébranlée du siège de la direction de l'éducation pour suivre l'itinéraire menant vers le siège de la wilaya de Tizi Ouzou où parents et élèves ont décidé d'interpeller le premier magistrat de la wilaya sur les lourdes conséquences que peut provoquer une aussi longue coupure dans la scolarité des enfants, notamment ceux qui sont en classe d'examen. La fédération des parents d'élèves, qui a fini par sortir de sa léthargie en apportant son soutien aux élèves, a rendu publique, à l'occasion de cette marche, une déclaration où elle a considéré que "quelles que soient les positions des uns et des autres dans ce conflit, l'élève reste la seule victime tant il est privé de son droit constitutionnel, à savoir son droit à la scolarité". "En raison des positions figées des acteurs de ce conflit, les parents d'élèves sont résolus à ne plus rester les bras croisés et comptent se dresser contre tous les opportunistes qui complotent sur le dos de leurs enfants", avertit la même organisation, non sans lancer un ultime appel aux parties impliquées dans le conflit à "s'asseoir à la table du dialogue" et, également, au wali de Tizi Ouzou, afin d'intervenir pour "mettre fin à cette mascarade". Pour rappel, un rassemblement de protestation a déjà été organisé, la semaine dernière, par les parents d'élèves devant le siège de la wilaya pour exiger le retour de leurs enfants en classe, mais les autorités se sont contentées, du moins jusque-là, de rendre public un communiqué contestant le nombre et la qualité des participants à la marche organisée, mardi dernier, par le syndicat gréviste qui a réaffirmé sa volonté de poursuivre son mouvement de grève pour la 5e semaine consécutive sans se soucier des conséquences désastreuses que leur action va irrémédiablement engendrer. Il est également rappelé qu'à travers leur grève, déclarée "illégale" par la justice, le Cnapeste réclame la tête de deux responsables de la direction de l'éducation qu'il juge coupables d'être restés passifs devant une supposée agression d'une enseignante par une policière dans les locaux de la direction de l'éducation. Une agression pour laquelle l'enseignante agressée n'a même pas déposé plainte, selon un communiqué de la wilaya. Samir LESLOUS