Dans cet entretien, accordé en marge de sa vente dédicace organisée dernièrement à la librairie Aït Ouali de Bouira, à l'occasion de la parution de son nouveau roman Le retour d'Ibn Toumert, l'écrivain Slimane Saâdoun revient de manière succincte sur son parcours et son dernier opus. Liberté : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Slimane Saâdoun : Je suis originaire de Haïzer (Bouira, ndlr). Avant de me plonger à corps perdu dans l'écriture, j'étais enseignant de français au lycée Hamza de Bouira. Actuellement je suis à la retraite et cela me permet de me consacrer entièrement à l'écriture, ma passion de toujours. Mais ce n'est qu'en 1989 que j'ai concentré tous mes efforts dans mon premier roman intitulé La Femme de pierre. Vous avez un certain penchant pour les romans. Pourquoi exactement ce style ? J'adore et je pratique tous les styles, néanmoins, il est vrai que je suis plus attiré par les romans, car nous avons le pouvoir de créer nos personnages et donner libre cours à notre imagination. Je suis comme un marionnettiste qui manipule à sa guise sa création. Toutefois, je compte prochainement m'atteler à un travail historique. Pourquoi Le retour d'Ibn Toumert ? C'est une allégorie ! À travers ce titre, j'ai tenu à dénoncer les travers de notre société dans laquelle, la pensée d'Ibn Toumert, à savoir une pensée rigoriste à sens unique, où le sens de la contradiction et du débat est quasiment banni. De nos jours, j'observe que dans notre Algérie, la vision de ce réformateur musulman est de retour, à savoir une pensée et une interprétation unique de l'islam et ses valeurs. Et gare à celui qui osera avoir une voix différente de la sienne ! Pourrait-on avoir un avant-goût de votre roman ? L'objet du roman et tout autre, c'est une projection futuriste où le personnage principal est hanté par une triple quête : son identité, son pays et le mystère de la femme. En effet, Anwa, le personnage central, est à la recherche de ses parents, de ses racines, de sa culture. Il veut également découvrir l'histoire de son pays, dont le contenu est falsifié, faussé, malmené. Enfin, la femme et ses mystères. D'ailleurs, Anwa a vécu dans une société où les filles et les garçons sont séparés dès l'âge de 6 ans et dans laquelle les hommes et les femmes ne se connaissent pas, ne se voient pas. Des quêtes auxquelles nous sommes tous confrontés à un moment donné de notre existence. Entretien réalisé par : Ramdane Bourahla
