Plus de la moitié des proviseurs exerçant dans la wilaya de Constantine, qui compte une soixantaine de lycées, observe, depuis hier, une grève de trois jours. Initié par le Conseil national autonome des directeurs de lycées (Cnadl), ce débrayage surprise serait le point de départ d'un mouvement plus large des proviseurs à travers le territoire national, puisque la structuration de ce syndicat non encore agréé aurait déjà eu lieu dans la plupart des wilayas. D'ailleurs, la reconnaissance du Cnadl par les pouvoirs publics, ou, plus précisément, son agrément par le ministère du travail apparaît comme l'une des revendications majeures de ce mouvement. Aussi, "les membres du conseil de wilaya du Cnadl plaident pour la tenue, dans les plus brefs délais, d'un conseil national du syndicat à l'effet de dégager les modalités et positions à adopter au niveau national pour obtenir notre agrément parallèlement à un déploiement sur le plan juridique pour la levée des réserves opaques émises par le ministère du Travail", lit-on dans le communiqué du Cnadl. En attente d'agrément depuis près de cinq mois, le syndicat des directeurs de lycée n'aurait même pas reçu de récépissé lors du dépôt du dossier d'agrément auprès du ministère du Travail. Le communiqué du Cnadl, qui relève un climat de tension et de stress parmi les rangs des directeurs de lycées en raison des conditions professionnelles pénibles qu'ils endurent, prend acte "du silence total de la tutelle devant la multiplication des contentieux orchestrés dans certains lycées par des tiers transgressant la lois et soutenus par leurs syndicats". Enfin, ils exhortent de la tutelle, l'association des représentants des directeurs de lycée dans l'amendement et l'enrichissement du décret exécutif 12/240 portant statut particulier des personnels de l'éducation nationale. Et pour lever toute équivoque devant les suspicions émises par certains directeurs, notamment la coïncidence de ce débrayage avec d'autres mouvements de grève annoncés dans le secteur de l'éducation, les membres du conseil de wilaya du Cnadl ont tenu à apporter des éclaircissements à travers un bulletin d'information où il est fait mention que la tutelle a bel et bien été saisie en date du 21 juin 2018 par le coordinateur de wilaya et le responsable des finances et des moyens généraux du Cnadl qui ont remis au directeur de l'éducation de la wilaya de Constantine, ainsi qu'au secrétaire général de cette même structure des copies du préavis de grève et du communiqué du Cnadl. Le même bulletin souligne que ce débrayage concerne exclusivement les fonctions dévolues aux directeurs de lycée et que le communiqué du syndicat porte des revendications globales, car d'un point de vue technique, il serait fortuit de se pencher en cette circonstance sur les détails des préoccupations des directeurs de lycée. Kamel Ghimouze