Les participants ont plaidé pour la maîtrise de l'énergie dans les divers secteurs de l'économie. La hausse de la consommation énergétique en Algérie et les émissions de gaz à effet de serre ont été au cœur du débat animé récemment par des spécialistes en la matière au centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset, à l'occasion du 1er séminaire national sur les énergies renouvelables et l'environnement. Se référant au dernier rapport de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie, les conférenciers ont fait savoir que la consommation finale de l'énergie tous secteurs confondus s'élève à 35,2 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole). Le secteur des ménages représente, à lui seul, 43,3% de ladite consommation. Ce qui fait de lui le secteur le plus énergivore au niveau national. Il est également le secteur où la consommation énergétique finale a augmenté de 7,4% par an au cours de la période allant de 2000 à 2015. L'analyse des spécialistes, dont le nombre s'élève, selon le président de la commission scientifique, à 80, a justifié cette hausse par l'amélioration du cadre de vie des citoyens, suivie de l'augmentation du taux d'équipements des ménages. Pour faire face à ces données alarmantes, on a fait part d'une stratégie nationale de maîtrise de l'énergie, ayant pour but de diminuer graduellement la croissance de la demande énergétique. À l'occasion de cette rencontre organisée à l'initiative de l'Institut des sciences et technologies du CU de Tamanrasset, il a été proposé d'examiner les actions publiques en faveur de l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables dans le secteur résidentiel. Le but de cette démarche consiste à faire ressortir les approches permettant de restructurer la stratégie nationale à même de guider les actions publiques sur la base d'une meilleure connaissance des enjeux énergétiques imposés par la conjoncture économique actuelle. Les intervenants, issus de plusieurs universités de pays, ont parlé d'un début timide de transition énergétique, tout en remettant en cause le modèle de développement énergivore accusé de contribuer au réchauffement climatique et surtout à l'épuisement des ressources fossiles à moyen et long termes. "Des objectifs chiffrés sont certes fixés, mais le programme national de développement des énergies renouvelables (PNDER) piétine et a du mal à décoller. En dehors de la chute des prix du pétrole qui viennent encore compliquer cette transition, on doit se poser la question de savoir si d'autres barrières au PNDER n'ont pas été identifiées", se demande-t-on dans des communications qui sonnent comme un véritable diagnostic des points faibles à l'origine de ce constat. Revenant aux objectifs de ce séminaire qui se veut aussi un échange de connaissances en vue de favoriser la synergie entre les chercheurs et de promouvoir les initiatives de recherche et d'innovation, particulièrement dans le développement des énergies renouvelables où l'Algérie dispose de potentialités importantes comme le solaire, l'éolien et la biomasse, les participants ont plaidé pour la maîtrise de l'énergie dans les divers secteurs de l'économie, compte tenu de l'épuisement futur des sources fossiles et leurs effets sur l'environnement naturel comme les gaz à effets de serre et le réchauffement climatique. Cinq principaux thèmes ont été ainsi retenus pour cette première édition, consacrée particulièrement au développement des énergies renouvelables et leurs applications aux systèmes solaires thermique et photovoltaïque et au développement des bioénergies et biomatériaux. RABAH KARÈCHE