Dans le cadre du projet PPGPD (Préparation du personnel grimpeur du palmier dattier) convenu entre l'Union européenne et l'Algérie visant le recyclage et la formation du personnel travaillant dans des palmeraies, une équipe de cordistes européens en collaboration avec l'INRA, l'ITDAS, CFVA et l'association BEDE (Biodiversité échange et diffusion d'expérience) ont organisé, au centre de formation et de vulgarisation agricole de Sidi-Mehdi, une formation d'échange d'expérience sur le grimpage du palmier dattier au profit d'un groupe de fellahs grimpeurs chevronnés des régions de Touggourt, de Djamaâ et d'El-Oued. Selon les organisateurs, ce projet vise la formation du personnel grimpeur, la modernisation des outils et équipements de travail, la restructuration consistant à mener ces gens à se regrouper dans des associations et enfin soumettre un projet juridique dont l'objectif, la couverture sociale du personnel travaillant dans le domaine, et du coup la création d'entreprises prestataires de service pour la palmeraie. En effet, durant cette formation un groupe de cordistes et de grimpeurs ont fait des démonstrations au niveau d'une palmeraie voisine de l'INRA ayant porté sur le travail préparatoire en équipe restreinte, le test de certains outils et équipements modernes et ce qui est potentiellement adopté pour la phoenéciculture. Noureddine Boulahoual, agronome et président de l'association BEDE nous expliquera : "Le palmier dattier est un énorme patrimoine en Algérie, et pour qu'il ne dépérisse pas, il est utile de former le personnel qui s'occupe de ce palmier, notamment les grimpeurs. Aussi, cet échange d'expérience sert à compléter la politique phoénicicole du pays. Comme vous savez, l'Algérie fait de gros efforts pour initier l'élément humain qui s'attelle aux différentes tâches au niveau de la palmeraie telles que la pollinisation, la taille, la greffe, la cueillette..." Aussi, cette démarche intervient au même temps que ces métiers ne trouvent pas de candidats de crainte de chutes et de manque de prise en charge sociale du grimpeur. "De plus, nous constatons qu'il y a de moins en moins de grimpeurs de peur de chute et de manque de prise en charge sociale de cette catégorie de travailleurs par les organismes de Sécurité sociale'', ajoutera M. Boulahoual. À signaler que le métier de grimpeur a fait beaucoup de victimes dans ces régions à vocation phoénicicole. Parmi ces victimes il y a même celles qui sont devenues handicapées pour toute la vie. Le pire, c'est que ces personnes ne sont pas déclarées à la Sécurité sociale parce qu'elles travaillaient au noir chez des particuliers. Ammar Dafeur