Ces espaces commerciaux "spécial Ramadhan" seront réservés, en priorité, à la vente des produits locaux, notamment agricoles et électroménagers, à des prix préférentiels. Pour atténuer un tant soit peu les méfaits de la spéculation sur le pouvoir d'achat des ménages, les pouvoirs publics ont décidé de mettre en place, à l'occasion du mois de Ramadhan, des marchés de proximité. Quelque 159 marchés de ce genre ont été ouverts depuis hier sur tout le territoire national. Le principe retenu est que les producteurs, eux-mêmes, vendent leurs produits directement aux consommateurs. Et l'objectif recherché est de mettre un terme aux intermédiaires entre les deux à l'origine de la flambée des prix des denrées alimentaires. Car il est, traditionnellement, reconnu que les revendeurs qui interviennent dans la chaîne de distribution, accentuent la hausse des tarifs, rendant le produit inaccessible aux bourses moyennes. De nombreuses entreprises publiques et privées ainsi que celles relevant de l'Ansej, spécialisées dans l'agroalimentaire, prennent part à cette action d'envergure au profit notamment des couches les plus défavorisées. Compte tenu de l'érosion inexorable du pouvoir d'achat, engendré par la crise, ces espaces commerciaux "ramadhanèsques" sont mis en place dans le but de permettre aux familles nécessiteuses de pouvoir avoir accès à des denrées alimentaires à des prix abordables. Ces marchés de proximité "spécial ramadhan" seront réservés, en priorité, à la vente des produits locaux, notamment agricoles et électroménagers, à des prix préférentiels. Tout ce dont aura besoin le citoyen pour sa consommation habituelle pendant le mois de jeûne sera disponible et en quantités suffisantes. Toutes les sortes de lait, les viandes blanches et rouges, les légumes frais et secs, les pâtes, la semoule ... seront proposés à la clientèle à des tarifs abordables. Cependant le nombre de marchés programmés pour le mois sacré reste, aux yeux de tous les observateurs, insuffisant. La capitale compte seulement 9 marchés, à l'instar de ceux de la place du 1er-Mai, de Bab el-Oued, de Birtouta, d'Ouled Fayet, de Baraki, de Bab Ezzouar et des Eucalyptus. Ces structures qui permettront d'alléger la charge sur les marchés traditionnels et de couvrir les besoins des citoyens, contribueront surtout à la baisse des prix. Ce devrait être le cas des viandes rouges dont les prix devraient être moins élevés dans ces marchés de proximité que ceux proposés sur les autres marchés. L'Association nationale des commerçants et artisans (Anca) estime que la mise en place de ces marchés est une initiative louable. "Il faut que les autorités locales fassent des efforts pour la création de marchés de proximité permanents dans les communes et pas uniquement pour le mois sacré", fait toutefois remarquer le président de l'Anca, Hadj Tahar Boulenouar. Car, argue-t-il, il existe un déficit considérable de marchés de détail. Sur les 1 541 communes en Algérie, plus de 500 ne disposent pas de marchés de proximité ou de détail. Or, il est plus judicieux de créer un ou deux marchés dans chaque commune. D'où l'instabilité constatée dans l'approvisionnement de toutes ces localités engendrant une pénurie qui est systématiquement suivie d'une flambée des prix. L'absence de ces structures commerciales locales cause aussi une grande différence des prix entre le marché de gros et les commerçants pouvant atteindre les 50%. "L'on recense actuellement une offre suffisante en produits alimentaires et en fruits et légumes sur les marchés de gros, mais il n'existe pas assez de marchés de détail pour absorber toutes ces quantités de marchandises", explique M. Boulenouar. Conséquence : "Ces marchandises sortent des marchés de gros au compte-goutte et provoquent une rareté, synonyme de hausse des prix", précise-t-il. À noter que les prix pratiqués sur ces espaces commerciaux sont en baisse d'au moins 10% en comparaison aux autres marchés. B. K.