La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach vient d'effectuer un pas important dans le renouvellement de ses contrats gaziers. Elle a signé jeudi des accords portant renouvellement des contrats de vente et d'achat de gaz naturel à destination de l'Espagne avec la compagnie espagnole Gas Natural Fenosa, et ce, jusqu'en 2030, annonce un communiqué de la compagnie pétrolière nationale. "Ces accords permettent à Sonatrach de consolider sa position de principal fournisseur de gaz sur le marché espagnol et de renforcer sa relation de coopération avec son partenaire historique Gas natural Fenosa", lit-on dans ce texte. Le P-DG de Sonatrach a déclaré, à l'occasion, que cet arrangement constitue une étape importante dans le positionnement futur de Sonatrach sur le marché international du gaz dans le cadre de sa stratégie SH 2030, et confirme la qualité du partenariat long terme entre les deux compagnies. Sonatrach fournit le gaz naturel à son client espagnol à travers les gazoducs sous-marins Pedro Duran Farell reliant l'Algérie à l'Espagne via le Maroc d'une capacité de 11,5 milliards de mètres cubes et le gazoduc Medgaz acheminant directement le produit de Beni Saf, de la côte algérienne à la côte espagnole d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes/an. Le Financial Times cité par TSA indique qu'il s'agit d'un contrat de 12 ans qui rapportera 30 millliards de dollars à l'Algérie, soit 2,5 milliards de dollars par an. Les fournitures de gaz algérien assureront 40% des besoins en gaz de cette compagnie espagnole. Les quantités contractuelles sont estimées à environ 10 milliards de mètres cubes/an. "Cette signature est un grand pas vers le renforcement de notre alliance historique et stratégique avec Sonatrach", a déclaré le directeur exécutif de Gas Natural Fenosa, à l'occasion de cette cérémonie. À noter que Sonatrach détient 4% des actions de Gas Natural Fenosa. L'Espagne est le second client de l'Algérie en gaz. Le premier est l'Italie. L'Algérie couvre 55% des besoins du premier pays et 16% de la demande italienne. La signature de ce contrat représente une bouffée d'oxygène pour Sonatrach qui devra renouveler la majeure partie de ses contrats long terme en 2019. La partie, pour Sonatrach, semble bien engagée avec cet arrangement. L'Italie est également disposée à renouveler ses contrats avec l'Algérie. En tout état de cause, le ministre italien du Développement économique et un haut responsable de l'Eni ont affiché leur volonté de renouveler les contrats gaziers avec Sonatrach. L'inconnue dans ce contrat est le prix du gaz. Un détail important mais que les deux entreprises n'ont pas tenu à communiquer. Il faut savoir que les pays européens remettent en cause les contrats long terme qui représentent la quasi-totalité des quantités exportées, obligeant Sonatrach à adapter ces contrats à l'évolution du marché international du gaz. Les compagnies clientes veulent pousser Sonatrach à fixer les prix du gaz selon les prix du marché, soit inférieurs à ceux fixés dans les contrats take or pay. Première solution adoptée : la réduction de la durée des contrats, l'abandon vraisemblablement des contrats de 25 ans. À noter que Sonatrach a exporté pour l'équivalent de 57 milliards de mètres cubes de gaz en 2017 essentiellement par gazoducs. Elle recherche à diversifier ses clients, en un mot, trouver de nouveaux débouchés à son gaz, en particulier toucher des clients asiatiques via ses exportations de GNL. K. R.
