Bien que quelques points noirs continuent de subsister à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, le manque d'eau potable qui, habituellement, met toute cette région sous une grosse tension à cette période de l'année, ne se fait pas sentir avec la même acuité un mois après le début de l'été. C'est du moins ce qui a été constaté dans plusieurs localités. Si les villages de la commune d'Aït Yahia-Moussa, dans la partie sud de la wilaya et plusieurs autres dans la région côtière d'Azeffoun, au nord-est de la wilaya, n'ont pas ressenti une amélioration en matière d'alimentation en eau potable, et ce, malgré l'appréciable taux de pluviométrie enregistré durant l'hiver, d'autres régions ont vu leurs souffrances s'atténuer et leur alimentation en eau potable s'améliorer en ce début d'été. "Nous sommes loin de la dramatique situation que nous avons vécue l'année dernière lorsque nous ne recevions de l'eau dans nos robinets qu'un jour sur 25 ou 30 jours. Actuellement, nous recevons de l'eau au moins deux fois par semaine, à raison de 24h chaque fois. Pourvu que cela continue à ce rythme", nous dira un habitant de Bouzeguène, une des régions où la crise de l'eau potable fait des siennes chaque saison estivale. Dans une autre région qui a fait parler d'elle durant de longues années à cause du stress hydrique, à savoir Mâatkas, les habitants disent moins ressentir la crise cette année, mais se plaignent toutefois d'un rationnement aléatoire. "Ici, les habitants se sont habitués au stockage de l'eau potable. Il n'y a pas une maison qui ne s'est pas dotée d'une citerne, donc même si l'eau ne coule pas tout le temps dans les robinets, les habitants ont toujours de quoi tenir au moins une semaine", a indiqué un habitant de cette région. À Tigzirt, cette région côtière qui constitue un des plus gros points noirs de l'alimentation en eau potable dans la wilaya, les habitants du centre-ville semblent épargnés par les habituelles tensions tant, selon certains, l'eau coule des robinets tous les 3 jours. Une chance que n'ont pas les habitants des villages de la région, à l'instar de ceux d'Iflissen, qui ne voient couler l'eau de leurs robinets qu'"une fois par hasard", disent-ils. En avril dernier, le ministre des Ressources en eau avait promis "une nette amélioration en matière d'alimentation en eau potable durant cet été à Tizi Ouzou" et, plus particulièrement, dans les 49 communes qui ne reçoivent pas l'eau quotidiennement. Si la situation est, certes, beaucoup moins dramatique, essentiellement grâce à l'abondante pluviométrie qui a permis au barrage de Taksebt d'atteindre un taux de remplissage de 75%, bien des insuffisances persistent toujours dans de nombreuses localités. Selon une récente déclaration du directeur de l'Algérienne des eaux, Amar Berzoug, cette situation est due à l'important taux de déperditions enregistré dans cette wilaya où 300 000 mètres cubes d'eau sont produits quotidiennement pour un besoin d'à peine 200 000 mètres cubes, mais dont une partie n'atteint jamais les robinets "en raison de la vétusté des réseaux et du vol d'eau". Lors de sa visite, Hocine Necib a annoncé un programme spécial de 200 milliards de centimes pour remédier au déficit d'eau potable dans la région, sauf que la plupart des projets financés ne sont pas près de voir le jour. En tout cas pas cet été. Samir LESLOUS