Avec un pouvoir d'achat en baisse continue, la mévente du mouton de l'Aïd se précise de jour en jour. "À deux semaines de l'Aïd, j'ai 80 têtes de moutons sur les 100 que j'ai ramenés de Djelfa, qui n'ont pas encore trouvé preneurs. D'habitude, les 80% sont déjà vendus", confie un revendeur d'Oued Tlélat connu pour la qualité de ses bêtes. Même constat à Tafraoui, Boufatis et Es Sénia où éleveurs et revendeurs se confrontent pour vendre leurs troupeaux dont certains sollicitent des clients potentiels en les invitants à une visite guidée. "Les prix se dirigent vers la baisse. Un agneau de 6 mois est cédé à 34 000 DA. Celui de plus de 30 kg à 45 000 DA", affirme un client qui a visité plusieurs fermes. Et d'ajouter : "Le mien, je l'ai payé à 34 000 DA." Cependant, le client doit être vigilant face à la rumeur concernant une éventuelle hausse des prix, les prochains jours. "C'est juste pour pousser le client à se manifester mais vu que la pratique de vente par facilité est devenue difficile, conjuguée au faible pouvoir d'achat, la mévente frappe à nos portes", fait savoir un maquignon occasionnel. En fait, il suffit de constater le prix de la viande rouge affiché chez le boucher, soit 1 450 DA/kg pour en déduire qu'un nombre important de têtes de moutons prendront la direction des bouchers et du coup, elles seront épargnées du sacrifice de l'Aïd. Quant aux plus nantis, le prix importe peu : "Je préfère une bête qui pèse, et je suis prêt à mettre le prix. Je précise que nous sommes une famille nombreuse", souligne un jeune entrepreneur. Face à un grand nombre de familles nécessiteuses (80 000 couffins du Ramadhan distribuées pour la wilaya d'Oran), des associations caritatives attendent beaucoup des généreux donateurs pour offrir un morceau de viande aux enfants démunis en ce moment de mercuriales brûlantes. NOUREDDINE BENABBOU