Plus de 820 millions de personnes étaient touchées en 2017 par la famine ou étaient sous-alimentées, selon le dernier rapport de l'ONU qui a été rendu public hier. "Pour la troisième année consécutive, la faim dans le monde a augmenté. Le nombre absolu de personnes sous-alimentées, c'est-à-dire celles confrontées à une privation alimentaire chronique, est passé à près de 821 millions en 2017, contre environ 804 millions en 2016. Ces niveaux sont les mêmes qu'il y a près de 10 ans", lit-on dans le rapport élaboré par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et auquel ont collaboré l'Unicef et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette situation risque de s'aggraver en 2018, en raison de la persistance de l'instabilité politique et des conflits armés dans plusieurs régions du monde, notamment en Afrique, au Proche-Orient et Amérique du Sud, notent les rédacteurs du document. "L'Afrique reste le continent le plus peuplé, près de 21% de la population (plus de 256 millions de personnes) sont touchées", affirme la FAO, soulignant que "la situation se dégrade également en Amérique du Sud, où le nombre de personnes touchées par l'insécurité alimentaire est passé de 4,7% en 2014 à 5% en 2017". Le rapport de l'ONU met également en garde contre le retard de croissance chez les enfants, qui demeure inquiétant malgré un léger recul à l'échelle mondiale. "Le retard de croissance chez les enfants continue de reculer à l'échelon mondial, mais il reste cependant à un taux inacceptable, avec près de 151 millions d'enfants de moins de 5 ans (soit plus de 22%) qui, en 2017, présentaient un retard de croissance", explique la FAO, précisant que "le chemin à parcourir pour atteindre l'objectif de 2030 est encore long". "Ainsi, en 2017, 40,7% des nourrissons de moins de 6 mois étaient exclusivement allaités, contre 36,9% en 2012. Les taux d'allaitement exclusif en Afrique et en Asie sont 1,5 fois plus élevés qu'en Amérique du Nord où seulement 26,4% des nourrissons de moins de 6 mois reçoivent exclusivement du lait maternel", détaille le rapport, insistant sur le fait qu' "à l'inverse, l'anémie chez les femmes en âge de procréer ne s'améliore pas. La prévalence de l'anémie chez les femmes en âge de procréer a augmenté progressivement, passant de 30,3% en 2012 à 32,8% en 2016, aucune région ne présentant un déclin. Honteusement, une femme sur trois en âge de procréer dans le monde est encore touchée par l'anémie, ce qui a des conséquences importantes sur la santé et le développement des femmes et de leurs enfants". L. M.