Le premier produit Nardi sortira bientôt des usines du groupe Condor qui compte lancer toute la gamme de la marque d'ici à la fin de l'année prochaine. Le président-directeur général du groupe Condor, Abderrahmane Benhamadi, qui était l'invité du forum du quotidien En Nasr à Constantine, a déclaré : "Nous avons acquis en 2017 la marque italienne Nardi, spécialisée dans la fabrication de produits électroménagers, laquelle exportait sa gamme dans environ 80 pays. Une marque devenue aujourd'hui propriété du groupe Condor et donc, algérienne. Le premier showroom de la marque a été inauguré la semaine dernière à Alger et nous allons passer à la fabrication d'un premier produit chez Condor avant d'entamer la production de toute la gamme dès la fin 2019. Nous avons ramené les équipements en délocalisant complètement l'usine de Milan et les hangars sont déjà en construction à Bordj Bou-Arréridj." L'Italie représente une zone particulière dans la stratégie de Condor, considérant que le label Nardi dispose déjà d'un marché dans ce pays et dans d'autres régions dont l'Europe de l'Est où Condor compte s'installer par le biais de la marque. De même que Condor envisage d'intégrer l'Europe de l'Ouest à travers sa propre marque à l'horizon 2020. Condor electronics, créé en 2002, qui a entamé la diversification de ses produits avec une dizaine d'entreprises, se tourne désormais vers l'exportation selon une présentation faite par son P-DG. Une stratégie qui a permis au groupe d'exporter pour 20 millions de dollars au premier semestre 2018, contre 5 millions de dollars pour toute l'année 2017. "Notre objectif est d'atteindre les 50 millions de dollars d'exportation. Le groupe a investi durant ce premier semestre plus de 30 millions de dollars et envisage d'arriver à 60 millions à la fin de l'année. Investissements qui concernent essentiellement les équipements productifs et les nouvelles activités que nous comptons lancer", a précisé M. Benhamadi. "Nous sommes présents aujourd'hui avec force en Tunisie et Condor est considéré actuellement comme la première marque dans ce pays où il est présent pratiquement au même niveau qu'en Algérie. Nous sommes également présents au Maroc, en Mauritanie, en Libye, au Sénégal, au Bénin et au CongoBrazzaville", a-t-il ajouté. Condor est la première société algérienne qui a investi le champ du photovoltaïque et la production des panneaux solaires, mais, reconnaît M. Benhamadi, il n'existe pas de marché. "Nous avons perdu beaucoup d'argent dans cette activité, mais je reste convaincu que l'avenir appartient à ce créneau et malgré les difficultés que nous avons rencontrées, nous avons procédé à une mise à niveau de notre usine qui est devenue à 70% robotisée et augmenté la qualité des panneaux tout en réduisant les coûts", dit-il. Sur la question du climat des affaires en Algérie, il dira qu'il relève d'abord d'une organisation de la société elle-même et des lois qui garantissent l'essor de l'économie ou, du moins, la mettre sur la bonne voie. "Il faut réfléchir l'entreprise en tant que telle et non pas selon son appartenance, privée/publique. Il faut dissocier la propriété de l'entreprise de sa gestion. J'ai toujours dis que le mal ne réside pas dans les gestionnaires, mais qu'il est dans le système. Il n'y a pas de vache sacrée en économie mais néanmoins, le véritable capital est la ressource humaine. Et à Condor, nous sommes une dizaine de nationalités", avancera celui qui reconnaît qu'il y a une instabilité réglementaire et des lourdeurs bureaucratiques qui freinent l'investissement. S'agissant de l'usine Peugeot où Condor est actionnaire à hauteur de 15,5%, M. Benhamadi estimera que l'entrée en production n'interviendra que dans deux ans après les retards accusés et le feuilleton du foncier qui a repoussé l'échéance. Kamel Ghimouze