Le président du directoire du groupe automobile PSA, Carlos Tavares, juge "tout à fait normal et souhaitable que les normes d'émission des véhicules soient durcies", mais il prévient que "c'est une mutation lourde de conséquences". Il affirmera que "les gouvernements ont pris la décision scientifique de demander aux constructeurs d'aller vers l'électrique. Cette instruction est très claire, elle est visible dans les objectifs de C02 qui nous sont imposés par l'Union européenne". Pour le patron de PSA, "il faut avancer vers la mobilité totalement propre. Ce qui fait débat aujourd'hui, c'est la vitesse à laquelle il faut transformer l'ensemble de l'industrie automobile en Europe". Et d'ajouter : "La mutation qui nous est proposée est une mutation lourde de conséquences." M. Tavares a pointé le coût de la mobilité propre. "C'est comme la nourriture bio, c'est plus cher. En tant que citoyens, soit nous acceptons de payer la mobilité propre plus chère, soit nous mettons l'industrie automobile européenne en difficulté", a-t-il estimé. Le Parlement européen doit se prononcer le 3 octobre sur les normes de CO2 pour 2030, a rappelé le dirigeant de PSA. "Nous sommes, nous le groupe PSA, un ardent supporter de la démarche de créer un champion européen de la batterie pour équilibrer la situation asiatique dominante. C'est, il y a dix ans, qu'il aurait fallu lancer ça." Pour sa part, le président de la Plateforme automobile (PFA), Luc Chatel, pointe le risque d'un déplacement d'une partie très significative de la chaîne de valeurs vers l'Asie. "Peut-on conserver les savoir-faire en Europe ou s'embarque-t-on dans un suicide collectif de l'industrie automobile européenne ?", s'interroge-t-il, arguant que "tout l'enjeu des efforts de R&D que les Européens doivent consentir pour travailler sur une nouvelle génération de batteries". F. B.