Pour mettre un terme au retard qu'accusent ces activités de labellisation, le ministre a désigné désormais les directeurs des services agricoles comme les seuls responsables en charge de cette mission. Le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche veut donner un coup d'accélérateur au processus de labellisation des produits du terroir. Cette action d'envergure de valorisation de ce type de produits entamée depuis 2008 a connu une véritable stagnation. L'administration centrale a, certes, tracé le sillon pour concrétiser cet objectif, mais ses différents démembrements ont eu de la peine à mener l'opération jusqu'au bout. La démarche s'arrêtait à chaque fois au stade des réunions, des salons et autres expositions. Abstraction faite de la datte Deglet Nour de Tolga et de la figue sèche de Beni Maouche (Béjaïa) qui disposent d'un label, il est recensé au moins 87 autres produits potentiels en mesure de suivre le cheminement nécessaire pour une labellisation. L'on peut citer l'olive sigoise (Mascara) qui attend toujours son label. Pourtant, le dossier semble bien avancé… D'autres produits sont d'ores et déjà identifiés. C'est le cas du fromage traditionnel à base de lait de chèvre ou de brebis, de Bouhezza dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, voire de toute la région Est. Le mouton de race El-Hamra, d'Ouled Djellal, l'huile d'olive de Kabylie et autres... des produits de qualité qui ne demandent qu'à être préservés et valorisés. Plusieurs écueils semblent cependant causer cette contre-performance qui cible cette valorisation. Pourtant, celle-ci peut apporter des avantages considérables aux régions et wilayas concernées. Outre la création d'emplois et le développement des zones rurales, cette dynamique qui naîtra dans ces espaces ruraux contribuera à la croissance économique des diverses contrées du pays. Pour cela, avoue le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, il est impératif de sensibiliser notamment les producteurs sur la nécessité de préserver, valoriser et labelliser les produits du terroir. "Pour valoriser ces produits, il serait judicieux d'accompagner les producteurs, édifier des espaces de concertation entre eux et mettre en place tous les moyens indispensables qui créeront de la valeur ajoutée et des recettes au profit des zones rurales", a déclaré le ministre au cours d'une journée nationale de valorisation des produits du terroir organisée hier à l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA). M. Bouazghi a saisi cette opportunité pour écouter et examiner les doléances des acteurs, notamment les producteurs et leurs organisations. Cette rencontre permettra aussi d'évaluer le système de labellisation. Il s'agit de faire le bilan de la mise en œuvre du système de la reconnaissance de la qualité des produits agricoles, surtout ceux du terroir. En termes plus clairs, c'est de mettre des indicateurs, des signes distinctifs de qualité sur ces produits à même de guider le choix des consommateurs dont les exigences de traçabilité et d'identification sont de plus en plus exprimées. Pour mettre un terme au retard qu'accusent ces activités de labellisation, le ministre a désigné désormais les directeurs des services agricoles comme les seuls responsables en charge de cette mission. "Vous en avez la responsabilité exclusive. Vous devrez fixer un échéancier et arrêter un agenda pour la labellisation de chaque produit identifié en priorité", lancera Abdelkader Bouazghi à l'égard des DSA concernés par cette question, présents dans la salle. Quant aux institutions de recherche et autres structures relevant de son département, il a fait savoir qu'il "n'acceptera aucune défaillance !" Et d'ajouter : "Parfois, ce n'est pas sérieux !" C'est dire que le ministre en a assez de toutes ces irrégularités qui entachent le bon fonctionnement de la machine. Une chose est certaine, du côté des producteurs la volonté de bien faire a été affichée clairement… B. K.