L'Union africaine (UA) a indiqué, hier, être attachée au "strict respect de l'ordre constitutionnel" dans un communiqué relatif au Gabon, où la Cour constitutionnelle a modifié mercredi la Constitution pour pallier l'absence du chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, hospitalisé. Une "mission d'information et d'écoute" sera dépêchée "dans les meilleurs délais" à Libreville, ajoute le communiqué du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat. Faki Mahamat s'est dit "préoccupé par certains développements en rapport avec la situation sanitaire du chef de l'Etat", selon le texte qui appelle "l'ensemble des acteurs politiques et institutions du pays à conjuguer, en toute responsabilité, leurs efforts en vue de préserver l'unité, la paix et la stabilité". Mercredi, la Cour constitutionnelle du Gabon a modifié la Constitution afin de faire face à "l'indisponibilité temporaire" du président Bongo, hospitalisé depuis plus de trois semaines à Riyad. La Cour a autorisé le vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, "à convoquer et à présider un Conseil des ministres". Avant d'être modifiée par la Cour, la Constitution gabonaise stipulait que seul le président pouvait autoriser son vice-président à organiser un Conseil des ministres. Celui-ci s'est tenu vendredi à Libreville, le premier depuis l'hospitalisation de M. Bongo. Dans la foulée de la décision de la Cour, l'opposition et la société civile ont dénoncé "un coup de force" et "un coup d'Etat constitutionnel" opérés par la présidente de la Cour, Marie-Madeleine Mborantsuo.