Après cinq reports, le procès mettant en accusation l'ancien DG du CHU d'Oran, Benali Bouhadjar, et huit autres personnes s'est tenu hier au tribunal correctionnel de Cité Djamel. L'ancien patron du CHU était poursuivi pour attribution de marchés en violation du code des marchés publics et de trafic d'influence alors que les autres mis en cause, en majorité des entrepreneurs, étaient accusés d'avoir bénéficié d'avantages injustifiés dans les marchés en question qui portaient sur des travaux d'aménagement ou de réfection de l'établissement hospitalier réalisés entre 2013 et 2017. Ainsi, l'accusation a affirmé que Benali Bouhadjar avait usé de son influence pour permettre aux entreprises de construction de son choix d'obtenir des projets valant des milliards de dinars. "Faux, tous les marchés ont été attribués conformément aux dispositions du code des marchés publics et dans la transparence la plus totale", a-t-il répliqué à la barre, en soulignant que plusieurs autres structures (notamment la commission de wilaya, présidée par le chef de l'exécutif, ou le bureau des marchés) veillent sur la légalité et la transparence de ce genre d'opération. "De plus, aucun soumissionnaire n'a introduit de recours pour dénoncer une attribution frauduleuse", a-t-il ajouté, en soutenant, par ailleurs, ne pas connaître les entrepreneurs comparaissant en sa compagnie. Les autres accusés ont également clamé leur innocence en affirmant qu'ils n'avaient bénéficié d'aucun privilège, qu'ils avaient soumissionné le plus normalement du monde et obtenu les marchés en raison de la qualité de leur offre. Le procureur de la République a requis trois ans de prison assortis d'une amende d'un million de dinars contre l'ensemble des accusés. Dans leurs plaidoiries, les avocats de la défense — certains ont mis en doute l'impartialité de l'enquête menée par la Gendarmerie nationale — ont affirmé que les accusations étaient fallacieuses. "Tous les marchés ont été passés selon ce que prévoit la loi. Le dossier d'accusation n'a apporté aucune preuve matérielle de la culpabilité de l'ancien DG du CHU dont la démarche a toujours été conforme à la réglementation", ont-ils déclaré, en substance, en demandant la relaxe. Le verdict a été mis en délibéré. S. Ould Ali