Elle a pour objectif d'élargir leurs connaissances et de renforcer leur rôle en matière de règlement des contentieux juridiques. Un groupe de 26 médiateurs de la wilaya de Béjaïa vient de bénéficier d'un programme de formation spécialisée aux techniques de la "médiation conventionnelle" qui s'est déroulée en une vingtaine de sessions à l'Ecole supérieure de la magistrature (ESM) d'El-Biar, au centre de la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda et au siège de la Chambre nationale à Dély Ibrahim (Alger). Organisée par l'Association nationale des médiateurs judiciaires, en coordination avec le ministère de la Justice et le Programme d'appui à la gouvernance économique et politique (Spring), cette formation entre dans le cadre d'un projet de partenariat avec l'Union européenne (UE). Elle est scindée en 2 parties, à savoir la formation de base et la formation approfondie. La première phase s'est étalée sur une durée de 6 mois et a vu la sortie de 14 promotions, alors que la 2e phase qui a duré 2 mois, a enregistré la sortie de 6 autres promotions. Selon le chef de bureau des médiateurs de la wilaya de Béjaïa, M. Mohamed Khimoum, le but de cette formation vise à "développer la posture des médiateurs judiciaires exerçant auprès des juridictions du premier degré du pays afin d'acquérir une bonne amélioration des capacités de communication, de négociation et de dialogue dans le règlement de différends. Elle a également pour objectif d'élargir leurs connaissances et de renforcer leur rôle en matière de règlement des contentieux juridiques dans le cadre de la justice douce et de découvrir notamment de nouvelles approches dans le domaine." C'est pourquoi, explique-t-il, il devient important et indispensable aujourd'hui de donner la priorité à la médiation pour résoudre les différends, avant qu'ils ne soient soumis aux tribunaux de l'ordre judiciaire, voire même faire obliger les justiciables, de se soumettre à la médiation pour le règlement de tout différend avant le recours à la justice. À noter qu'au terme de ces cycles de formation, les participants auraient disposé d'un large éventail d'outils et d'attitudes pour aborder de manière pertinente les différentes facettes d'une situation, dans le respect de leur rythme et de la nature des litiges qui leur seront présentés jusqu'à l'élaboration de l'accord. De plus, un diplôme d'Etat leur sera remis incessamment. M. Khimoum a, à ce titre, mis l'accent sur le rôle que peut jouer le médiateur dans le règlement à l'amiable de conflits avant d'en arriver à la justice. Selon lui, les médiateurs sont formés dans les nouvelles techniques de communication pour améliorer les liens avec la tutelle et le citoyen. La médiation, a-t-il souligné, ne doit pas être restreinte à son champ d'intervention actuel, c'est-à-dire le civil et le foncier, mais doit s'élargir aux affaires pénales (contraventions et délits mineurs), comme cela avait été promis en 2012 par M. Tayeb Belaïz, alors ministre de la Justice. Notre interlocuteur indiquera, par ailleurs, que l'élargissement du champ d'intervention de la médiation devrait s'étaler aussi aux affaires prud'homales (sociales) ainsi que cela ressort de l'article 10 de la loi du 6 février 1990 relative à la prévention des conflits collectifs du travail, lequel dispose. "La médiation est la procédure par laquelle les parties à un différend collectif du travail s'accordent pour confier au médiateur, qu'elles désignent d'un commun accord, la mission de leur proposer un règlement à l'amiable de leur différend", a-t-il soutenu. Par conséquent, ajoute-t-il, il est clair que cet article de loi est en "contradiction flagrante" avec les dispositions de l'article 994 du code de procédure civile et administrative qui interdit carrément au médiateur de gérer les affaires sociales. Enfin, M. Khimoum estimera que la médiation devrait s'introduire, en particulier, aux affaires du statut personnel (affaires familiales). Kamal Ouhnia