L'inflation a ralenti en décembre, progressant de 4,3% sur un an après les 4,5% en novembre, a annoncé l'Office national des statistiques (ONS). En variation mensuelle, sur le mois de décembre 2018, comparativement au mois de novembre de la même année, l'indice des prix à la consommation a baissé de 1%, lit-on dans la note statistique diffusée, hier, par l'ONS. En décembre, seuls les produits industriels et manufacturés, ainsi que le groupe des biens et services ont connu de légères tendances haussières, alors que les prix des produits alimentaires étaient en baisse. Après plusieurs mois de hausse, les prix des biens alimentaires ont reculé de 2,6% en décembre 2018 par rapport à novembre 2018, résultant d'une décroissance des prix des produits agricoles frais (-5,2%). Cette variation baissière des prix des produits agricoles frais a été induite, principalement, par la chute des prix de la volaille (-11,6%), des fruits (-9,1%), des légumes (-14,1%), dont la pomme de terre (-5,6%). Les prix des produits alimentaires industriels (agroalimentaires) ont, en revanche, connu une légère hausse de 0,1%. Tout comme les prix des produits manufacturés qui, à leur tour, ont grimpé de 0,4%, tandis que ceux des services ont stagné. Par groupe de biens et services, les prix du groupe habillement-chaussures ont connu une hausse de 0,9%, tandis que ceux des meubles et articles d'ameublement ont augmenté de 1,6%. Quant au reste des produits, leurs prix se sont caractérisés par des variations modérées. Parce qu'elle dégrade le pouvoir d'achat, l'inflation était au centre des préoccupations après que le gouvernement a opté, en octobre 2017, pour la planche à billets à même de colmater les trous dans sa trésorerie. Depuis, les tirages de monnaie ne se sont pas estompés. La Banque centrale a produit 4 005 milliards de dinars en une année ; un cash-flow mis à la disposition du Trésor public, lequel s'en est servi pour compenser les écarts budgétaires de l'Exécutif. Face aux craintes suscitées par le recours à la création monétaire, la Banque centrale a pris des mesures de sauvegarde pour atténuer, dit-on, l'impact négatif que pourrait générer cette option de monétisation des déficits. La Banque centrale s'est engagée à stériliser, le cas échéant, les liquidités apportées par le financement monétaire de sorte que le rythme d'inflation soit maîtrisé. Sur le baromètre de l'inflation, les mesures de la Banque d'Algérie semblent porter, mais elles semblent être de moindre efficacité sur les déséquilibres budgétaires et les risques qui guettent la stabilité financière. Le budget 2019 prévoit une inflation moyenne de 4,5%. Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit un taux d'inflation de 6,7% pour l'Algérie en 2019, nonobstant le choix de recourir au financement monétaire. Quoi qu'il en soit, l'évolution du rythme inflationniste reste jusqu'ici modérée, mais son niveau dépendra, à l'avenir, de la valeur des quantités de monnaie à créer, de l'évolution des indicateurs macroéconomiques qui font peser le risque d'une dévaluation plus prononcée de la monnaie nationale.