Les indicateurs officiels montrent ainsi que la courbe des prix a repris sa tendance baissière, alors que l'on craignait un mouvement haussier conséquemment au choix de la planche à billets comme moyen de financement. La hausse des prix à la consommation a ralenti en janvier à 4,2% sur un an, après +4,5% en décembre et en novembre 2018, selon une estimation publiée, hier, par l'Office national des statistiques. Sur un mois, les prix sont, en revanche, restés quasi stables en janvier avec, au compteur, une évolution d'à peine 0,4% par rapport à décembre. En variation mensuelle, cette tendance haussière de janvier, comparativement à décembre, reflète surtout l'augmentation des prix des biens alimentaires (+0,6%) en janvier 2019. Les prix des produits agricoles frais ont affiché une hausse de 1% en janvier, une variation due à une augmentation des prix des fruits (+3,7%), des légumes (+2,3%), de la viande rouge (+0,4%) et du poisson (+11,5%). Des baisses ont caractérisé d'autres produits alimentaires, dont la viande blanche (-4,4%), les œufs (-1,9%) et la pomme de terre (-2,4%). Les prix sortie d'usine ont augmenté de 0,2% seulement, tandis que les prix des produits manufacturés ont connu une hausse de 0,3%. Ceux des services ont connu une relative stagnation. Egalement en légère hausse, les prix du groupe habillement-chaussures ont grimpé de +0,7%, l'éducation-culture-loisirs (+0,3%) et le groupe divers (+0,6%). Quant au reste des produits, leurs prix se sont caractérisés par une stagnation. Le taux d'inflation a atteint 4,3% en 2018, alors que les prévisions pour l'actuel exercice, contenues dans la loi de finances 2019, tablent sur un taux de 4,5%. Les indicateurs officiels montrent ainsi que la courbe des prix a repris sa tendance baissière, alors que l'on craignait un mouvement haussier conséquemment au choix de la planche à billets comme moyen de financement. La Banque centrale a mis à la disposition du Trésor public un cash-flow de 4 005 milliards de dinars d'octobre 2017 à octobre 2018 ; un argent frais canalisé vers le soutien à plusieurs organismes et institutions financières et non financières dont la trésorerie a été mise à rude épreuve par l'amenuisement des ressources "conventionnelles". Il faut se rendre à l'évidence, les tensions inflationnistes que l'on craignait au lendemain de la mise en marche de la planche à billets ne sont pas encore là car les circuits bancaires et non bancaires étaient en sous-liquidités, ce qui a permis une digestion facile des quantités de monnaie créées jusqu'ici. Le risque de surchauffe serait, néanmoins, à craindre si la création monétaire venait à s'installer dans la durée, du fait d'abord des besoins croissants en financement et de la difficulté, ensuite, à rehausser le produit de la fiscalité ordinaire, alors que celui de la fiscalité pétrolière serait tributaire d'une amélioration des fondamentaux du marché pétrolier. Ce qui revient à dire que la maîtrise de l'inflation dépend de la capacité du gouvernement à créer de la richesse hors planche à billets, à bien doser les réformes et les ajustements budgétaires à venir, mais aussi à bien maîtriser, tout simplement, les circuits de distribution.