Le bras droit de l'opposant vénézuélien Juan Guaido, président par intérim autoproclamé, a été arrêté jeudi et accusé de "terrorisme" lors d'un raid nocturne à son domicile vivement condamné à l'étranger. Le député Roberto Marrero, 49 ans, "chef de cabinet" de Juan Guaido, a été arrêté à son domicile vers 2h00 du matin (6h00 GMT) jeudi par les services de renseignement, le Sebin : le ministre de l'Intérieur, Nestor Reverol, l'a accusé d'être "directement responsable de l'organisation de groupes criminels qui planifiaient des attaques dans le pays". "De nombreuses armes de guerre et de l'argent en devises ont été saisis lors du raid sur sa résidence", a affirmé M. Reverol. Sans nommer M. Marrero, le président Nicolas Maduro a annoncé "la capture d'un groupe terroriste" qui prévoyait de s'en prendre à des hôpitaux, des stations de métro et des unités militaires avec l'aide de "mercenaires de Colombie et d'Amérique centrale". Pour M. Guaido, qui a reçu le soutien d'une cinquantaine de pays dont celui des Etats-Unis, cette manoeuvre "vile" et "grossière" vise à "l'intimider": "Ils ont arrêté Roberto Marrero, mon chef de cabinet, en l'accusant de détenir deux fusils et une grenade déposés (intentionnellement) chez lui", avait tweeté dès l'aube M. Guaido, engagé dans un bras de fer avec Nicolas Maduro depuis deux mois. "Ils veulent m'intimider? Ils veulent venir me prendre? Qu'ils viennent mais ils ne pourront nous dévier de la route que nous sommes en train de tracer", a ensuite déclaré l'opposant à la presse. Pour lui, le gouvernement veut instiller "la peur" dans les rangs de l'opposition mais expose "sa faiblesse" en agissant ainsi. Juan Guaido, président de l'Assemblée nationale dominée par l'opposition, avait lui-même été arrêté par les services de renseignement vénézuéliens (Sebin) le 13 janvier lors d'une opération spectaculaire en pleine autoroute, avant d'être relâché une heure après. L'arrestation de M. Marrero a été condamnée par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo: "Nous appelons à sa libération immédiate. Ceux qui le retiennent devront rendre des comptes", a-t-il mis en garde via Twitter. "Nous ne tolérerons pas l'emprisonnement ou l'intimidation par Maduro du gouvernement légitime du Venezuela", a renchéri le vice-président américain Mike Pence. L'ONU a cependant invité à "empêcher toute escalade": "Nous renouvelons notre appel à ce que tous les acteurs au Venezuela prennent des mesures immédiates pour apaiser les tensions", a déclaré un porte-parole à New York.