L'ouverture des plis a eu lieu, mercredi dernier, à l'ARPCE avec pour seul candidat Mobilis. Les autres opérateurs n'auraient pas soumissionné pour cause de clauses dissuasives. C'est mercredi dernier, alors que l'Algérie vit un mouvement populaire sans précédent, que s'est déroulée l'ouverture des offres de soumission suite à l'appel à la concurrence émis le 18 février dernier par l'Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE) pour la sélection "du ou des opérateurs en vue de la fourniture du service universel des communications électroniques". Une cérémonie qui a eu lieu sans que la presse soit conviée comme cela s'est passé en 2016 mais aussi et surtout en l'absence, en termes d'offres, des opérateurs concernés eux-mêmes, hormis ATM Mobilis. Aucune information n'a filtré, jusqu'à présent, sur les résultats de l'ouverture des plis et les opérateurs, sollicités à ce propos, ont refusé de se prononcer sur la question. Mais une source proche du dossier nous a certifié que "Djezzy et Ooredoo n'ont pas présenté d'offres", et ce, pour "les clauses contraignantes qui caractérisent le contenu de l'appel à la concurrence en question". Mobilis s'est retrouvé, de facto, seul à être retenu tout comme Algérie Télécom qui s'est vu attribuer la partie fixe par le ministère de tutelle. Cette même source a soutenu, à ce propos, que le ministère de la Poste aurait décidé "d'accélérer le programme lié au SU et de finaliser ce deuxième appel d'offres avant le 18 avril prochain date de la présidentielle reportée sine die". Sinon, comment expliquer toutes les clauses contraignantes contenues dans l'appel, à commencer par le délai de 30 jours accordé aux opérateurs pour y répondre ? Ce calendrier, précise-t-on, a été fixé par le MPTTN qui, dans un communiqué publié le 18 février dernier par l'APS, fait état d'un cahier des charges élaboré par la direction des TIC pour la couverture de 508 localités par des réseaux de télécommunications fixes et de 750 localités et 178 axes routiers par des réseaux de télécommunications mobiles, financée sur le Fonds du service universel des communications électroniques. Un délai jugé trop court dans la mesure où l'ARPCE n'identifie pas les zones enclavées comme c'était le cas en 2015 alors que la direction des TIC les a collectées. Ce qui rend la tâche ardue, voire impossible aux opérateurs. Notre source laisse entendre, en ce sens, que "Le MPTTN fait en sorte de favoriser la candidature de Mobilis en limitant la durée du délai même si les opérateurs, sur un pied d'égalité, versent annuellement 3% de leur chiffre d'affaires au budget du SU". Ce qui représente une importante ressource financière qui, en principe, permet de réduire la fracture numérique dans les zones enclavées. Il semble évident que les choses ne sont pas aussi simples car il est fait mention, par ailleurs, de "l'absence de clarté sur la définition des axes routiers à couvrir et la non-disponibilité de l'arrêté n°3 du 6 février 2019 du MPTTN dont l'appel à la concurrence fait référence à l'article 4, sans que l'on puisse le retrouver nulle part (ni JO ni sur le site du MPTTN)". À ce stade, notre interlocuteur "doute de la faisabilité du processus" car, à son avis, "le calendrier ne peut être pris en charge par un seul opérateur vu le nombre de zones et de routes figurant dans les différents lots (750 localités et 178 axes routiers)". Nabila SaIdoun