Le président du Conseil présidentiel et non pas chef du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), Fayez al-Serraj, ne veut plus discuter avec le controversé général à la retraite Khalifa Haftar qui mène une offensive militaire depuis deux mois pour le contrôle de la capitale Tripoli. Dans une entrevue qu'il a accordée à l'agence de presse Reuters, le président du GNA a déclaré ouvertement : "Je ne rencontrerai plus Hafter... car il a prouvé hors de tout doute qu'il ne pouvait être partenaire d'aucun processus politique". Cette déclaration intervient quelques heures seulement après son appel au dialogue, dans le cadre d'un "forum politique", avec l'ambition de tenir un double scrutin présidentiel et législatif avant la fin de l'année en cours. Un appel que le gouvernement parallèle d'Abdellah el-Theni, établi dans l'Est libyen, a vite rejeté, en affirmant qu'il n'a aucune chance d'aboutir. Pour rappel, Fayez al-Serraj a rencontré six fois Khalifa Haftar, lors desquelles les deux hommes se sont maintes fois engagés à établir un dialogue sérieux pour une sortie de crise. Mais sur le terrain, les rivalités personnelles, tribales, ainsi que le conflit est-ouest et les ingérences étrangères ont sapé toute initiative de sortie de crise. Pis encore, l'opération menée depuis le 4 avril par les troupes du général à la retraite n'ont fait qu'aggraver la situation politico-sécuritaire, sans oublier le lot de victimes civiles que les violences armées ont engendré en deux mois. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le bilan des violences à Tripoli a dépassé les 653 morts, dont 41 civils, ainsi que plus de 3 500 de personnes ont été blessées, dont une centaine de civils. Selon l'ONU, quelque 94 000 personnes ont été déplacées des zones de combat. Par ailleurs, le président du GNA a demandé à ses troupes de se préparer pour lancer une contre-offensive, à l'issue d'une réunion qu'il avait eue samedi avec les hauts gradés de l'armée libyenne.