La place de la Liberté d'expression Saïd-Mekbel de Béjaïa a abrité, jeudi soir, un autre rassemblement de solidarité avec les militants et manifestants incarcérés ces dernières semaines, notamment lors des marches organisées à Alger. Cette action, qui intervient à la veille de la célébration du 57e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, a été initiée par un groupe de militants politiques, de défenseurs des droits de l'Homme, de syndicalistes et d'acteurs de la société civile de la région dont le RCD, le FFS, le PST, le PT, Jil Jadid, le RAJ, la Laddh, AVO-88, le Satef, le Snapap, le SNTE, le SNTP, le Cela, le CST et le GAA. Prenant la parole devant une foule nombreuse amassée sur la célèbre placette Saïd-Mekbel, parée aux couleurs de l'emblème national et du drapeau amazigh, Rabah Rezgui, militant et ancien cadre du MDS, invite ses camarades présents à observer une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs d'hier et d'aujourd'hui. L'orateur rappellera ensuite le caractère particulier que revêt cette année la Fête de l'indépendance, qui coïncide avec la 20e marche hebdomadaire qu'organise chaque vendredi le peuple algérien depuis le déclenchement de la révolution pacifique le 22 février 2019. Il a déclaré qu'"il est vraiment inadmissible qu'un grand moudjahid comme Lakhdar Bouregâa passe cette journée commémorative du 5 Juillet derrière les barreaux !". À noter que les organisateurs de ce rassemblement ont souligné, dans une déclaration rendue publique, à cette occasion, que "ce couronnement de 132 ans de luttes et de sacrifices, avec 7 ans de Révolution de tout un pays contre le colonialisme, ne saurait être effectif sans l'instauration d'un véritable Etat démocratique et social, tel que préconisé par le Congrès de la Soummam". Pour les signataires du document, un véritable Etat démocratique et social "ne peut se construire sans la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion et sans une transition constituante pour une totale rupture avec ce système rentier et corrompu". Afin de concrétiser un tel projet, ils ont appelé l'ensemble des citoyens à rejoindre massivement la marche du lendemain, vendredi 5 Juillet, pour "rendre hommage aux martyrs de la Révolution de 1954" et "exiger la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d'opinion".
