Les scènes largement partagées sur YouTube et les réseaux sociaux en ont révolté plus d'un. Certains supporters algériens, bloqués au Caire depuis la rencontre de la finale de la Coupe d'Afrique, se font violemment charger par des policiers et des militaires égyptiens dans l'enceinte même de l'aéroport international de la capitale égyptienne. Des centaines d'autres, livrés à eux-mêmes, sont obligés de passer la nuit dans le hall de l'enceinte aéroportuaire, faute de disponibilité de vols retour. Partis en terre égyptienne pour supporter l'équipe nationale et l'encourager à accrocher, enfin, une deuxième étoile au maillot tant vénéré, ces centaines de jeunes Algériens ont vu leur expédition tourner tout bonnement au cauchemar. Des heures d'attente et deux nuits passées dehors sans savoir quand leur calvaire prendra fin ! À qui la faute ? Certainement aux organisateurs du voyage et aux compagnies aériennes ayant été derrière le transport des supporters. Car il est de leur responsabilité d'assurer l'acheminement, mais aussi le rapatriement de tout client s'étant acquitté des frais de son billet de voyage. Certes, Tassili Airlines a tenté d'expliquer le retard accusé pour ramener au bercail les supporters algériens en renvoyant la balle à la partie égyptienne. "Trois appareils ont attendu sur le tarmac de l'aéroport du Caire pendant plus de 5 heures, dans la nuit de samedi à dimanche", a indiqué la compagnie dirigée par Adel Cherouati. Quid des 13 autres vols assurés lors de cette opération ? Motus et bouche cousue. Mais la responsabilité du gouvernement Bedoui ayant organisé le pont aérien entre Alger et Le Caire, pour stimuler les Verts, est pleinement engagée dans cette affaire. On n'envoie pas 15 000 jeunes dans un pays étranger, et dans un encadre organisé de surcroît, sans se soucier de leur retour. La logique voudrait que toute une commission regroupant différentes parties soit mise en place pour superviser de bout en bout et dans ses moindres détails cette opération. Aussi, d'aucuns ne manqueront pas de montrer du doigt les responsables de l'ambassade d'Algérie au Caire qui ne sont pas venus en aide aux supporters délaissés. Ils auraient dû se rendre auprès de ces supporters, jetés dans le désarroi, pour leur apporter un minimum de réconfort, les orienter et, pourquoi pas, prendre en charge leur restauration comme leur hébergement, au lieu de les laisser s'offrir en spectacle en dormant à même le sol. C'est l'Etat algérien qui a organisé l'opération, il appartient aux diplomates algériens en place d'en assurer le suivi. L'euphorie de la victoire a-t-elle enivré les agents de l'ambassade d'Algérie au Caire au point de leur faire oublier leurs responsabilités de porter assistance aux ressortissants algériens qui sont dans le besoin ? Peut-être. Malheureusement, ce sont les simples citoyens qui font les frais de ce genre de manquement qui, à plusieurs reprises, se sont fait humilier dans les aéroports étrangers. Question à deux sous : l'ambassade d'Algérie au Caire a-t-elle élevé des protestations auprès des autorités égyptiennes sur le comportement agressif et scandaleux des militaires et des policiers égyptiens envers les jeunes supporters algériens ? Peu sûr. Arab C.