Les forces de la liberté et du changement, leader de la contestation au Soudan, ont annoncé hier leur rejet des résultats de l'enquête menée par l'armée au sujet du massacre des manifestants à Khartoum début juin dernier. Alors que le Conseil militaire de transition s'apprête à rendre public les résultats de son enquête, l'opposition estime que seule une enquête indépendante, menée dans le cadre de l'accord conclu avec l'armée, est susceptible d'apporter des éléments de réponse à ce qui s'est passé début juin dernier. Epicentre de la contestation, un sit-in de milliers de manifestants installés depuis le 6 avril devant le QG de l'armée à Khartoum pour réclamer un pouvoir civil, a été brutalement dispersé le 3 juin. La répression a fait 246 morts depuis le 19 décembre, dont 127 pour la seule journée du 3 juin, a indiqué jeudi un comité de médecins proche de la contestation. En outre, 1 353 personnes ont été blessées depuis le début de la contestation, selon cette source. Les autorités ont quant à elles parlé de 71 morts. Le mouvement de contestation a été déclenché le 19 décembre par le triplement du prix du pain dans un pays pauvre, à l'économie exsangue. Les manifestations se sont rapidement transformées en contestation contre le pouvoir du général Omar al-Bachir, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant près de trois décennies avant sa destitution et arrestation par l'armée le 11 avril.