La pénurie d'eau potable et le tarissement des sources obligent les habitants à s'approvisionner des oueds et des retenues collinaires. Ayant occupé l'actualité locale pendant plusieurs semaines à la suite du violent séisme qui l'a ébranlée, la commune de Mihoub (100 km à l'est du chef-lieu de wilaya) est secouée ces derniers jours par des mouvements de protestation de sa population. Le siège de l'APC a été fermé à plusieurs reprises par les citoyens qui, par cette action, ont exprimé aux responsables locaux et aux autorités de wilaya leur colère du fait de l'absence de solution au problème de manque d'eau qui touche la commune depuis des lustres. Car, de l'avis des citoyens, les canalisations d'adduction d'eau à partir du barrage de Koudiet Acerdoune alimentant la plupart des communes de la wilaya et traversant la commune ne bénéficient pas aux populations de la commune. L'exacerbation de la pénurie d'eau potable et le tarissement des sources durant la période des grandes chaleurs obligent les habitants à faire à chaque fois de longs trajets pour aller s'approvisionner des oueds et retenues, en dépit du risque que représente la consommation de leurs eaux pour leur santé. Comment explique-t-on que les autorités puissent procéder à l'expropriation des citoyens de leurs terres pour faire passer des canalisations d'adduction d'eau du barrage de Koudiet Acerdoune sans envisager la possibilité de leur raccordement au réseau d'eau potable ? La crise de l'eau que vit la commune est la goutte qui fait déborder le vase, car s'ajoutant aux problèmes de développement qu'elle connaît, notamment l'enclavement de toutes ses fractions qui sont quasiment isolées, avec l'absence de routes et de pistes rurales. "Les citoyens de Mihoub vivent une marginalisation aiguë, poussant sa population rurale à l'exode pour fuir les conditions de vie hostiles, notamment pour les plus jeunes qui préfèrent partir ailleurs pour trouver du travail, quitte à aller loin vers les autres régions et vers les villes de la Mitidja." Pour cet universitaire et originaire de la commune, la région de Mihoub et ses fractions (Bouaha, Ahl El-Kef, Ahl El-Oued, Gheraïbia, Ouled Sâad, Abaïdia, Ouled Ben Seghir) se sont quasiment vidées de leur population. "La patience ayant des limites, les autorités ayant été vainement saisies par de nombreuses pétitions revêtant la signature de centaines de citoyens réclamant leur part du développement, le recours à la fermeture du siège de l'APC a donc été envisagé comme ultime moyen pour se faire entendre."