Les Algériens se réapproprient les dates historiques de la glorieuse guerre de Libération. La population de Larbâa Nath Irathen, qui fait désormais de la réappropriation des dates historiques et autres journées mémorielles de la glorieuse histoire de la guerre de Libération nationale son nouveau combat, a célébré, hier, le 20 Août 1956, en organisant une marche populaire pour réclamer "l'instauration d'une véritable démocratie, loin de toute ingérence militaire" conformément à l'un des principes majeurs du Congrès de la Soummam, à savoir celui de "la primauté du civil sur le militaire". Ils étaient plusieurs centaines d'habitants à prendre part à cette marche qui s'est ébranlée à 10h, de la cité Tizi n Semlal, située à la sortie Est de la ville, pour se diriger vers le siège de la daïra, situé à l'entrée de la ville, en scandant "Madania, matchi âaskaria", "Ya Krim ya Abane, El-Djazaïr daouha lkhouyane", "Ya Amirouche ya El-Houès, el-moudjahdine fi lehbess". Sur une banderole mise en relief en tête du premier carré, on pouvait lire : "20 août 1956-20 août 2019 : la continuité de la Révolution." Une manière pour les manifestants de signifier que la révolution entamée depuis le 22 février dernier pour se réapproprier la souveraineté du peuple et l'instauration d'un Etat démocratique n'est que le prolongement de l'esprit de la Soummam, notamment dans son principe qui consacre "la primauté du politique sur le militaire". Sur une autre banderole déployée plus loin derrière, on pouvait également lire en arabe et en français : "Pour un Etat civil. Daoula madania." "Skud mazal tharwa lehlal ur senkenu il qid", "Ceux qui sont à l'origine de la crise ne peuvent la résoudre. Gaïd Salah tu en fais partie. Tout le système doit dégager", peut-on encore lire sur d'autres. Arrivés devant le tribunal situé au centre-ville, une halte a été marquée par les manifestants qui scandaient "Libérez les détenus", "Win rakoum, win rakoum ya koudhat tiliphoune". La foule reprend ensuite sa marche en empruntant l'itinéraire menant au siège de la daïra en scandant "Gaïd Salah dégage", "Bensalah dégage", "FLN, RND dégage", "Klitou lebled ya sarraqine", "La chiwar, la hiwar, transition obligatoire", "Tahya chouhada, khelitouna amana". Les manifestants se dirigent ensuite vers le centre-ville pour déposer une première gerbe de fleurs au monument des chouhada, puis une autre au pied de la stèle érigée en hommage à l'architecte du Congrès de la Soummam, Abane Ramdane. Sur place, un des organisateurs de la marche prend la parole pour rappeler, sous les applaudissements de l'assistance, que le peuple doit désormais se réapproprier toutes les dates historiques de la glorieuse guerre de Libération. Il appelle également à poursuivre la mobilisation pour la libération des détenus d'opinion et à multiplier les condamnations des arrestations arbitraires et la confiscation de l'emblème amazigh. La célébration de cette date historique du 20 Août devait se poursuivre dans l'après-midi avec une conférence que devait animer Saïd Khelil sur le thème "20 août 56-20 août 2019 : continuité de la révolution".