La commission de dialogue que préside Karim Younès, ex-président de l'Assemblée populaire nationale (APN), a été la cible des manifestants d'Aïn Témouchent qui se sont mobilisés hier pour le 27e vendredi, sans relâche et avec plus de détermination. La forte chaleur n'a pas dissuadé les hommes et les femmes qui s'accrochent toujours à leurs principales revendications, qui se résument au départ du chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, du gouvernement Bedoui et du chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah. Ils ont également appelé avec force à la libération des détenus d'opinion. Une libération posée comme l'un des principaux préalables à satisfaire avant d'engager un dialogue. Cependant, le mouvement qui a amorcé son départ depuis le siège de la wilaya, lieu du rendez-vous des manifestants, dont de nombreuses femmes, a d'emblée annoncé la couleur en vilipendant la commission que préside Karim Younès, lequel a été traité de paravent à la îssaba qui se cache derrière le fallacieux dialogue. Des slogans du type ‘‘Karim Younès à la poubelle", "Karim Younès raïs el-îssaba" et "Karim Younès chiyet el-îssaba'' fusaient de partout tout au long de l'itinéraire emprunté par le hirak. Il n'était pas le seul à être vilipendé à distance dans les rues d'Aïn Témouchent ; même ses interlocuteurs, qui l'ont accueilli à leur siège, à l'image d'Ali Benflis qui ‘‘tente de torpiller la révolution populaire pour assouvir ses ambitions qu'il n'a jamais cachées''. Les marcheurs sont plus que jamais décidés à poursuivre leurs manifestations pacifiques et à ne rentrer chez eux qu'une fois les revendications du peuple satisfaites. Ils ont dénoncé les élections qu'ils ont qualifiées de supercherie, un coup de force, puisque Bedoui est maintenu chef de gouvernement. Les manifestants ont également réclamé la dissolution des partis de l'allégeance (FLN, RND, MPA, TAJ). M. LARADJ