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Quand la harga est synonyme d'espoir
Le phénomène prend de l'ampleur dans la région de Collo
Publié dans Liberté le 02 - 10 - 2019

L'émigration clandestine est devenue la seule alternative pour un bon nombre de jeunes des localités montagneuses relevant des daïras de Zitouna, Ouled Attia et Collo, dans la zone ouest de la wilaya.
Après une longue trêve qui a coïncidé avec l'avènement des marches populaires pacifiques, qui ont donné un peu d'espoir à ces jeunes qui ont cru à un avenir meilleur, voilà que la harga est redevenue le sport local le plus prisé par des jeunes qui ont préféré s'aventurer au péril de leur vie que de rester souffrir dans la pauvreté et l'oisiveté. Durant ces deux derniers mois, une centaine de jeunes, issus surtout des communes de Ouled Attia, Khenak Mayoun et Kanouâa, ont bel et bien rejoint les côtes italiennes sains et saufs à bord d'embarcations de fortune.
Durant la nuit de vendredi à samedi, deux embarcations comprenant une trentaine de jeunes ont pris le cap de l'île de la Sardaigne, en Italie, la côte la plus proche à partir de la baie de Collo. Durant 48 heures, les habitants de la commune d'Ouled Attia ont vécu la peur au ventre suite à l'information donnée sur le départ de deux embarcations de type petits métier en bois à bord desquelles se trouvaient une trentaine de harraga, tous des jeunes âgés de 20 à 40 ans.
Coup de téléphone des côtes italiennes
Durant ces 36 heures, la toile s'est enflammée avec des commentaires divers entre inquiétudes et prières pour une traversée sans problèmes. Ce n'est que lundi vers 10h que le premier coup de fil venant des côtes italiennes a été reçu par l'un des amis d'un harrag pour lui annoncer qu'ils sont arrivés à bon port et surtout sains et saufs.
C'est alors le grand soulagement des parents, proches et amis de ces jeunes qui ont encore enflammé les réseaux sociaux pour remercier Dieu et de leur souhaiter la réussite dans cette aventure. Le lendemain, durant la nuit de samedi à dimanche, c'était une autre embarcation où se trouvaient 13 jeunes issus de la commune voisine de Kanouâa qui ont tenté l'aventure, mais qui n'ont pas encore donné signe de vie. Ils devaient rejoindre la Sardaigne au soir de lundi.
Ces jeunes, généralement, organisent ce genre de traversées dans le secret total pour ne pas éveiller les soupçons des autorités maritimes. Même les parents et les proches ne sont pas informés de ce genre de migrations clandestines. Ce n'est qu'une fois sortis des eaux territoriales du pays que les premiers signes de vie sont donnés. Les harraga diffusent alors des séquences vidéo de leur traversée, relayées par les amis sur les réseaux sociaux.
C'est le cas des jeunes qui ont embarqué durant la nuit de vendredi à samedi, dans l'une des deux embarcations à partir de la côte de Damous (daïra d'Ouled Attia). Par ailleurs, une tentative de harga de 13 jeunes à partir de cap de Fer, à l'est de Skikda, durant la nuit de dimanche à lundi, a avorté suite à l'intervention des gardes-côtes qui ont intercepté l'embarcation une fois au large.
De l'immigration à la harga
Il faut dire que cette région montagneuse abandonnée en marge des projets de développement depuis l'indépendance a toujours vécu au rythme des exodes de jeunes et de pères de famille à la recherche d'un travail pour fuir leur misérable vie dans une région sans perspectives en dépit du don de la nature.
À l'indépendance, la destination préférée était la France où des milliers de jeunes et de moins jeunes ont trouvé une échappatoire pour fuir leur misérable vie et partant subvenir aux besoins de leurs familles restées au pays. La zone du massif de Collo est l'une des plus importantes du pays en nombre d'émigrés qui se sont installés en France et qui aujourd'hui renflouent les caisses de l'Etat en monnaie forte, vu que le plus grand nombre préfère vivre sa retraite dans sa ville natale. Contrairement à leurs enfants qui sont restés avec leurs familles en France et aussi en Allemagne et en Belgique.
Cette région a connu un retour progressif des investissements des émigrés durant les années 80 qui a rendu l'espoir aux jeunes pour s'y investir. Mais ce n'était que de courte durée, puisque avec l'avènement du terrorisme cette région est devenue le fief de groupes armés qui ont causé un exode rural aussi important que lors de l'indépendance. Seuls les plus pauvres qui n'avaient pas les moyens de s'installer ailleurs sont restés, bien sûr avec ceux qui collaboraient avec ces groupes armés et qui sont d'ailleurs devenus les nouveaux riches de la région.
Le démasclage du liège ou la misère
Les habitants de ces régions montagneuses sont restés en marge du développement. Les localités dispersées dans le grand massif de Collo ne vivent que des subsides de la forêt, surtout les arbres fruitiers. Les jeunes d'aujourd'hui ne veulent plus vivre la malvie de leurs parents. Ils ne sont pas faits pour les travaux forcés de l'exploitation des forêts, comme le démasclage du liège. Sur tout le territoire de cette vaste montagne qui abrite plus de 200 000 habitants dans une centaine de localités, aucun espoir de trouver un boulot dans une entreprise économique.
La seule qui existe, Talèza Liège, la doyenne des entreprises économiques de la wilaya, n'arrive même pas à honorer la masse salariale d'une centaine de travailleurs. À signaler aussi que les habitants de cette région montagneuse sont approvisionnés seulement du marché noir. Les distributeurs divers, même pour les journaux, ne s'aventurent pas dans son relief montagneux et leur terminus est la ville de Collo.
Même le gaz de ville tarde à investir cette région et les projets de raccordement sont sans cesse différés, au grand dam des riverains qui ont le plus besoin de cette énergie, vu le climat glacial qui caractérise le massif de Collo durant l'hiver. Ces jeunes ont opté pour l'aventure périlleuse parce qu'ils n'ont pas d'autres solutions, ils n'acceptent pas de vivre la souffrance de leurs parents et surtout ils n'ont pas cet espoir de voir les choses s'améliorer, car la vie est de plus en plus insoutenable dans cette région qui manque de tout et qui vit en marge du développement.

A. Boukarine


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