Dans le cadre de la 24e édition du Sila (Salon international du livre d'Alger), qui se tiendra du 31 octobre au 9 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes (Safex), les maisons d'édition algériennes proposeront tout au long de ce rendez-vous livresque les différentes nouveautés qui viennent de sortir de l'imprimerie. À cette occasion, les férus de lecture auront l'occasion de trouver leur bonheur à travers des ouvrages scientifiques, des romans, de la poésie, l'histoire... EDITIONS SEDIA Malek Haddad. Le poète blessé (ouvrage collectif) Après Dib, Kateb et Djebbar, les éditions Sedia reviennent cette année avec un nouvel ouvrage collectif dédié cette fois-ci à Malek Haddad. Réalisé sous la direction de Yahia Belaskri, Malek Haddad. Le poète blessé réunit des écrivains et des universitaires : Tahar Bekri, Jamel Eddine Bencheikh, Christiane Chaulet-Achour, Abdelkader Djemaï, Delphine Durand, Hubert Haddad, Safia Haddad, Abdecelem Ikhlef, Abdelmadjid Kaouah, Amira Gehanne Khalfallah, Jacqueline Levi-Valensi, Mohamed Kacimi, Tayeb Ould Laroussi, Isabelle Pinçon. L'un des pionniers de la littérature algérienne des années de braise, contemporain des Kateb et Dib, attaché à la langue arabe qu'il ne connaissait pas, Malek Haddad fut cloué au pilori par les tenants de l'orthodoxie. Rien ne lui a été épargné, pourtant il a écrit romans, recueils de poésie et nombre d'articles de presse, comme il a ouvert les portes pour les jeunes écrivains dans Promesses. Longtemps oublié dans l'historiographie, il renaît aujourd'hui au travers d'hommages qu'il mérite. C'est ce à quoi s'attache ce livre : redonner sa place au poète Malek Haddad, rien que sa place, car il ne demandait rien, a fortiori aujourd'hui qu'il n'est plus là.
Massacres de mai 1945. Discours de la presse colonialiste, d'Amar Mohand Amer Ce livre se veut un éclairage sur une période douloureuse de l'histoire contemporaine de l'Algérie. La publication a aussi une vocation de rappel sur une réalité politique et sociale, de ses acteurs et forces d'influence dans l'Algérie des années 1940. (…) Il est question dans cet ouvrage, destiné au grand public, de montrer comment la presse colonialiste s'est positionnée après les évènements de mai 1945 et quelle fut sa lecture de la société européenne et musulmane à l'aune des bouleversements induits par les massacres de masses des civils algériens. (…) L'analyse des éditoriaux rend compte de l'articulation entre les médias, les lobbys coloniaux et la philosophie générale du système colonial. Son discours renseigne sur la violence à l'encontre de la population algérienne et les militants du mouvement national, les processus de répression et de châtiment, la propagande, l'ordre militaire et ses pratiques, les cérémonies de l'aman (…).
L'architecture du Sultan, d'Elif Shafak (réédition algérienne) Istanbul XVIe siècle. Le jeune John débarque dans cette ville inconnue avec pour seul compagnon un magnifique éléphant blanc qu'il est chargé d'offrir au sultan Soliman le Magnifique. En chemin, il rencontrera des courtisans trompeurs et des faux amis, des gitans, des dompteurs d'animaux ainsi que la belle et espiègle Mihrimah. Il attirera bientôt l'attention de l'architecte royal, Sinan : une rencontre fortuite qui va changer le cours de son existence. Au cœur de l'empire ottoman, quand Istanbul était le centre grouillant de la civilisation, L'architecte du Sultan est un conte magique où l'on découvre le destin extraordinaire d'un garçon aux origines modestes qui se verra élever au plus haut rang de la cour. Elif Shafak est une écrivaine turque qui écrit ses romans aussi bien en turc qu'en anglais. Elle est l'auteure d'une dizaine de romans dans lesquels elle mêle les traditions romanesques occidentale et orientale, donnant naissance à une œuvre à la fois "locale" et universelle. Son œuvre est saluée par la critique et traduite dans 48 langues. Prix : 1400 DA.
TAFAT EDITIONS Jugurtha-Geronimo ou le combat des peuples pour la liberté et la dignité, essai de Lyes Benyoub L'un était chaman, l'autre fut roi d'un vaste royaume. Point commun : ils prirent tous les deux les armes contre des conquérants pour défendre la liberté des leurs. Point de divergence : ils s'appelaient Jugurtha et Geronimo ; l'un était Numide et Africain et l'autre était Indien, Apache d'Amérique, tous deux issus de continents lointains et différents. (…). Né en 1968, Lyes Benyoub est romancier et essayiste. En se penchant sur le combat de Jugurtha et Geronimo, un jeu de miroirs s'installe entre deux hommes révoltés, qui sont aussi deux destinées qui ne cessent de soulever fascination et questionnements. Prix : 400 DA.
Matoub Lounes ou le chemin vers le mythe, essai de Yacine Hebbache Plus de vingt ans ont passé après la mort du chanteur rebelle mais sa voix demeure encore porteuse et inspiratrice. "L'assassinat de Matoub Lounes fait perdre à son pays un personnage mythique qui incarne à lui seul l'image d'un véritable artiste aussi talentueux que courageux et d'un redoutable opposant qui lutte solitairement et héroïquement", écrit l'auteur. Quoique ses adversaires soient multiples, Lounes n'a cessé de semer le sens de la rébellion dans les cœurs et dans les esprits de son peuple opprimé dont les cris identitaires résonnent pour continuer la révolte et réclament le droit à une vie digne. Prix : 600 DA.
Chère laïcité. Combien de crimes commis en ton absence !, essai de Tarik Dejrroud Cet ouvrage est "un essai écrit sur le ton d'un pamphlet, suivant scrupuleusement une tangente historique. Sans céder aux raccourcis faciles, le texte culmine par des rappels épisodiques à une nécessité humaine, à une forme basique du vivre-ensemble. La force de l'argument gagne en objectivité d'un chapitre à l'autre et interpelle toute conscience politique au devoir de la neutralité étatique en matière de la liberté du culte religieux", est-il mentionné dans la préface de Mahrez Bouich. "Il s'agit, en substance, d'une chirurgie intellectuelle qui oblige à distinguer, sans détour le poids de l'islam dans l'évolution de la sphère politique algérienne, et par conséquent, à séparer le domaine religieux des appétits politiques". Chère laïcité qui interroge l'histoire et les consciences pour y puiser les instruments afin de construire des ponts fraternels et des digues contre la haine religieuse. Prix : 500 DA.
Tahar Djaout ou la fable du tôlier et du poète, ouvrage collectif dirigé par Youcef Merahi Ecrivain, poète, chroniqueur et critique littéraire, il a réuni dans cet ouvrage sur Tahar Djaout ; Christiane Chaulet Achour, Jamel Eddine Bencheikh, Outoudert Abrous, Lazhari Labter, Zineb Laouedj, Djoher Amhis…Prix : 600 DA.
Allah n'habite pas La Mecque, essai d'Amin Zaoui Cet ouvrage est habité par la philosophie du quotidien en Algérie et en Afrique du Nord. Un texte qui se veut un hymne à la liberté de penser, sans tabou, sans tricherie. S'adressant à un lectorat général et averti, ce livre ne perd pas sa touche pédagogique et son cheminement historique. Il est aussi une critique sans merci de cette hypocrisie qui règne dans la sphère politico-religieuse. Bref, il creuse dans la culture et l'inculture ! Prix : 500 DA.