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La fierté de toute une région
Bouhanifia (wilaya de Mascara)
Publié dans Liberté le 14 - 08 - 2005

Eu égard à sa double vocation, thermale et touristique, la commune de Bouhanifia suscite un intérêt particulier tant pour les élus locaux que pour les autorités de la wilaya et, à ce titre, elle bénéficie de tous les privilèges accordés dans de telles circonstances : programmes spéciaux, relations exceptionnelles et visites multiples.
Tous les secteurs sont relativement bien développés et les responsables désignés y exercent une concurrence loyale.
Géographiquement, la commune est située dans le tell oranais sur les bords de l'oued
El Hammam. La station thermale, qui est à 230 m d'altitude, est entourée de montagnes culminant à 800 m. Limitée par Tizi, Mascara, El Guithna et Sfisef, elle est desservie par trois bonnes routes nationales et les types de moyens de locomotion sont multiples : bus, taxis collectifs et véhicules particuliers.
Bouhanifia jouit d'un climat sec ; les brouillards, les longues pluies, les chutes de neige, les fortes gelées et les grands vents sont exceptionnels. L'hiver est très doux, le printemps et l'automne y sont délicieux, ce qui peut constituer un atout supplémentaire pour une fréquentation à longueur d'année.
Relevant administrativement de la wilaya de Mascara, la commune de Bouhanifia compte une population réelle qui avoisine les 30 000 âmes, mais ce chiffre est largement revu à la hausse, car la ville accueille quotidiennement des milliers de curistes, de touristes et de passagers qui constituent sa population temporaire. En outre, et à l'instar des autres agglomérations de l'intérieur du pays, Bouhanifia a connu un exode rural massif lié au phénomène du terrorisme qui a sévi entre 1996 et 2000. En effet, la ville des thermes a connu une période qualifiée de catastrophique sur tous les plans avec son lot d'assassinats et de terreur qui ont paralysé toutes les activités de la ville. Pis, certains commerçants, victimes du harcèlement des terroristes, ont préféré quitter la ville vendant ou abandonnant leurs biens, meubles et immeubles.
Mais depuis 2002, la situation sécuritaire s'est nettement améliorée avec un retour au calme significatif qui a, de facto, provoqué la relance des activités commerciales et touristiques. Telle une vedette au sein d'une équipe, la station thermale constitue le métronome dans la région de Bouhanifia. Cette infrastructure dominante et imposante est aménagée dans un îlot de verdure et de fraîcheur à proximité de l'oued El-Hammam qui traverse la ville. Le climat est sec et l'atmosphère saturée par les émanations gazeuses des sources. De par leur composition chimique variée et leurs vertus curatives importantes, les eaux thermales, qui jaillissent à des températures allant de 20° à 70° C, attirent toujours de nombreux visiteurs et curistes venus à la recherche du repos et de l'air pur qui caractérisent la station thermale.
Une ville prospère
Les eaux minérales de Bouhanifia étaient déjà appréciées des Romains qui avaient, à l'époque, bâti une importante ville militaire appelée Agune Sirenses. Cette ville, plusieurs fois détruite puis reconstruite, restera prospère jusqu'au VIIe siècle, époque à laquelle si Okba lui donna le coup de grâce.
Après la conquête française, en 1888, un premier classement des principales sources minérales a été arrêté et Bouhanifia était déjà dans les premières places. À partir de 1910, la commune mixte de Mascara, locataire des sources, fait bâtir l'hôtel des Bains, une poste et des thermes. La station de Bouhanifia a été classée au quatrième rang des eaux radioactives de France. En 1938, les nouveaux thermes et le Grand Hôtel étaient inaugurés et à la déclaration de la guerre, les installations étaient en service, ce qui a permis à Bouhanifia de soigner et soulager beaucoup de malades qui ne pouvaient se rendre dans les stations de la métropole.
En 1942, une autre distinction est venue s'ajouter au palmarès de la région puisque Bouhanifia fut réquisitionnée par l'armée américaine qui décida de transformer la station thermale en une cité hospitalière. Douze mois après, les Américains quittent Bouhanifia, emportant avec eux le souvenir d'une ville au confort et au charme particuliers après avoir apprécié l'abondance et la valeur des eaux tant du point de vue hygiénique que thérapeutique. Depuis 1944, la station a récupéré sa clientèle habituelle.
Les eaux de la station thermale sont reconnues d'utilité publique et leur composition est de trois types différents : les eaux hyperthermales, radioactives, bicarbonatées calciques, oligométalliques, à la température de 63° à 70° de la source 3 et de la source du Palmier ; les eaux thermales hyperradioactives, bicarbonatées, calciques, oligométhaliques à la température de 45° à 52° de la source du Pont ; les eaux chloro-sulfatées sodiques magnésiennes de la source de Sidi-Abdellah à la température de 20°. L'ensemble de ces trois sources débite 2 000 m3/jour.
Les eaux de Bouhanifia, bien que chaudes sont agréables à déguster. Elles tiennent en dissolution une grande quantité de gaz carbonique qui les rend éminemment digestives. La station thermale de Bouhanifia est dotée de structures susceptibles de donner satisfaction à une clientèle sans cesse exigeante.
À cet effet, en matière d'hôtellerie et de tourisme, elle dispose de 4 hôtels de différents standings : hôtel Beni Chougrane, le Grand Hôtel, l'hôtel des Bains et l'hôtel des Sources. Tous ces établissements gérés par la station thermale sont équipés pour accueillir les clients libres ainsi que les curistes orientés par les différentes caisses (Cnas, CMSSP, Caisse des anciens moudjahidine). Ces assurés bénéficient d'une prise en charge par la caisse pour un séjour de 21 jours. Toutefois, ils doivent payer un supplément de 20 % (ou un forfait) pour leur hébergement, leur restauration et les soins qu'ils reçoivent. Les montants varient d'un établissement à l'autre et le choix leur est réservé en fonction de leurs moyens financiers, mais la satisfaction est garantie et les milliers de lettres et de messages adressés à la direction de la station des curistes après leurs passages en est une parfaite illustration. Outre la restauration, les clients ordinaires et les curistes bénéficient des thermes sous forme de bains traditionnels ainsi que des soins après les consultations données par des médecins spécialistes.
Soins et détente
La station thermale de Bouhanifia emploie près de 300 personnes affectées dans les différentes structures : administration, restauration, hébergement, cafétéria, thermes, soins, technique et la sécurité. Certains employés sont hautement qualifiés, car ayant suivi une formation dans des établissements spécialisés dans les domaines de l'hôtellerie, du tourisme et du médico-thermal.
Si, dans un passé récent, il fallait avoir recours à ses connaissances pour prétendre à une chambre à l'hôtel Beni Chougrane, tant la clientèle était ciblée, ce n'est plus le cas aujourd'hui, car l'Egtt, dont dépend la station thermale, a arrêté un plan de redressement interne qui s'inscrit dans la nouvelle dynamique de l'économie de marché et est axé surtout sur une amélioration de la qualité de service et une meilleure performance. Force est de reconnaître que, depuis que le secteur du tourisme est ouvert au privé, la concurrence commerciale est loyalement exercée entre la station thermale et les investisseurs privés très nombreux et soucieux de l'importance de l'enjeu d'un secteur touristique bien ancré dans la ville mythique de Bouhanifia. Très fréquentée en cette période estivale en dépit de la canicule, elle se caractérise par une fraîcheur significative dès la tombée de la nuit qui incite les visiteurs et les curistes à investir les rues, les terrasses des cafés et les espaces verts.
Au cours de la dernière décennie, la ville de Bouhanifia a littéralement explosé avec la réalisation de nouveaux projets dans le cadre du développement du secteur touristique, la construction de nouvelles habitation, mais également l'implantation de nouvelles infrastructures socioéducatives. La localité s'est étendue dans le sens des quatre points cardinaux avec la concrétisation des différents programmes retenus par la tutelle dont le souci majeur est de répondre à une demande sans cesse croissante des citoyens. Dans ce contexte, toutes les aires situées au centre-ville ont été squattées incitant les élus locaux à modifier le plan directeur de la commune et à fixer leur choix sur les sites situés à Sidi Slimane, une bourgade distante de 3 km, susceptibles de servir d'assiette à la réalisation de nouveaux projets, car le tissu urbain est saturé au point où le nouveau lycée mixte et le nouveau tribunal ont été réalisés à l'extérieur de la ville obligeant les étudiants et les justiciables à effectuer de longs déplacement (2 km).
Si le tourisme, secteur générateur d'emplois, domine, le secteur de l'agriculture est présent puisque des centaines d'hectares, notamment les lopins situés à proximité de l'oued El-Hammam sont exploités par des fellahs ravis de l'aubaine et rassurés quant à la production de leur récolte puisqu'ils s'adonnent à l'irrigation illégale au su et au vu des responsables. Les petits agriculteurs inondent le marché de la ville de fruits et légumes cédés à des prix raisonnables et à la portée de toutes les bourses.
Avec le tourisme, l'agriculture résorbe le problème du chômage sans toutefois l'éliminer définitivement, car les demandeurs d'emploi issus de l'exode rural et de la démographie galopante, enregistrée dans la commune, existent et se manifestent au quotidien à la mairie. Mais leur nombre comparé à celui des communes voisines est limité. Les débouchés existent et seuls les fainéants refusent de répondre aux sollicitations de ceux qui ont besoin de bras pour l'exécution d'un travail bien défini. Si, vue de l'extérieur, Bouhanifia est présentée comme une ville épanouie et prospère, l'envers du décor est qualifié de malsain. En effet, pour les riverains, c'est le lieu de rendez-vous de la débauche par excellence. Etiquette favorisée par l'existence d'un grand nombre de gérants d'hôtels qui acceptent d'héberger les femmes de mœurs légères.
Ces dernières entraînent leurs clients à l'intérieur de ces établissements souvent avec la complicité des gérants, guidés par le souci du gain facile. Des contrôles inopinés sont effectués par les services de sécurité et les contrevenants sont exposés à des sanctions sévères dont la fermeture de certains hôtels quand le flagrant délit est établi. Mais, en dépit de cette tâche noire souvent ignorée par les touristes, pour les curistes et les transitaires, la ville de Bouhanifia entend préserver son statut de capitale thermale et les élus locaux œuvrent pour que le tourisme populaire soit développé à grande échelle. C'est grâce à ce secteur que des milliers de familles vivent. Les activités commerciales multiples sont florissantes et c'est ce qui prime pour la population ravie d'une telle aubaine émanant des richesses souterraines dont leur ville a été dotée et qui restent la fierté de toute la région des Beni Chougrane.
A. B.


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