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Un nouveau report et des interrogations
verdict du procès de six détenus pour port de l'emblème amazigh
Publié dans Liberté le 06 - 11 - 2019

Bilal Bacha, Khaled Oudihat, Hamza Meharzi, Tahar Safi, Messaoud Leftissi et Djaber Aïbèche, détenus depuis plus de quatre mois, resteront en prison sans savoir ce que leur réserve la justice.
Les six détenus pour port du drapeau amazigh jugés le 22 octobre dernier ne connaîtront pas de sitôt le verdict de leur procès. Le verdict, attendu une première fois le 29 octobre dernier, a été reporté une seconde fois hier. "Le verdict est maintenu à l'examen pour la semaine prochaine", s'est suffi de déclarer la juge devant les prévenus et devant une salle d'audience archicomble. Une annonce qui a suscité la déception et des interrogations dans la salle, notamment parmi les familles des détenus, les avocats et les citoyens venus assister à l'annonce du verdict. "Cela confirme que c'est une réelle prise d'otages", dénoncent des citoyens en colère contre ce report. D'autant que le même jour, des verdicts d'autres procès ont été rendus. En effet, Bilal Bacha, Khaled Oudihat, Hamza Meharzi, Tahar Safi, Messaoud Leftissi et Djaber Aïbèche, détenus depuis plus de quatre mois, resteront en prison sans savoir ce que leur réserve la justice.
Accusés d'"atteinte à l'unité nationale" pour avoir brandi le drapeau amazigh lors des manifestations du mouvement populaire, ces jeunes ont été arrêtés les 21 et 28 juin ainsi que le 5 juillet derniers. Les six détenus, dans le box des accusés, n'ont pas perdu le sourire. Un sourire qui en dit long sur leur courage et leur conviction inébranlable quant à leur innocence.
Pour rappel, lors de leur procès, les détenus, comme les avocats de la défense, n'ont pas manqué de battre en brèche tous les arguments avancés, notamment par le procureur de la République qui avait requis deux ans de prison et une amende de 100 000 DA contre chacun des accusés.
Lors de leur réplique, les accusés ont assumé leurs actes, promettant de manifester encore avec le même drapeau. Messaoud Leftissi a estimé dans ses réponses à la juge qu'il ne se présentait pas devant elle "pour justifier ses convictions". Khaled Oudihat a réclamé la restitution de son drapeau. Interrogée quant au report énigmatique de l'annonce du verdict, Fetta Sadat, avocate et députée, a expliqué que la décision de la justice "est complètement inattendue".
Elle a ajouté que "malgré nos questionnements, car nous l'avions interpellée, la juge n'a pas voulu donner la véritable raison" de ce report. Me Sadat a précisé, dans ce sens, que la juge "a juste précisé qu'ils sont dans un mouvement de grève". "Ne faut-il pas statuer sur les droits et les libertés des citoyens ?", s'est interrogée la députée, ajoutant que "le renvoi est inexplicable sur le plan de la procédure judiciaire, car ce sont des dossiers en examen depuis 15 jours". "Le tribunal aurait pu juger le jour même du procès", a indiqué Me Sadat, estimant que ce renvoi "relève d'arguments inexplicables au vu du code de procédure pénale". "Notre inquiétude réside dans le fait que cela est une énième preuve que la justice est loin d'être indépendante", a dit l'avocate, considérant que "le fait que le tribunal soit assiégé par les forces de l'ordre" est une preuve supplémentaire.
Nadia Matoub, qui a tenu à assister au procès, a estimé que la décision de reporter encore le verdict "est décevante". Khaled Tazaghart, militant politique et député démissionnaire, a abondé dans le même sens. Il a estimé que "le report du verdict démontre une chose précise, c'est que ceux qu'ils appellent, eux, des détenus, les Algériens les appellent des otages".
Il a ajouté que "le pouvoir avec cette décision de report a montré qu'il est en train d'exercer un chantage sur les citoyens, avec nos enfants. Cela est malheureux". "Il n'y a aucun argument pour reporter l'annonce du verdict", a-t-il ajouté. "Le pouvoir a choisi le chantage et les Algériens ont montré encore aujourd'hui, avec la marche des étudiants partout dans le pays, qu'ils sont toujours mobilisés pour arracher tous les droits, et le premier droit est celui de la libération de tous les détenus".
Quid du verdict attendu à Baïnem ?
Les regards seront tournés aujourd'hui vers le tribunal de Bab El-Oued, qui devrait rendre, après un premier report, le verdict du procès de cinq détenus pour port de l'emblème amazigh. Mercredi dernier, le verdict n'a pas été prononcé au motif que le juge devant le rendre était en grève. Lors de leurs procès, le procureur avait requis, rappelons-le, dix-huit mois de prison ferme assortie de 50 000 DA d'amende à l'encontre de chacun des détenus. Un réquisitoire relativement clément par rapport à celui prononcé par le procureur du tribunal de Sidi M'hamed, qui avait, lui, requis deux ans de prison ferme contre six détenus pour port de l'emblème amazigh.
Les cinq détenus, dont le verdict est attendu à Baïnem, sont Ali idir, Boudjemil Mohand, Karoun Hamza, Belakhal Kamal et Okbi Akli. Ils sont poursuivis pour "atteinte à l'unité nationale" et pour port de l'emblème amazigh. Le verdict sera prononcé mercredi prochain. Ces détenus connaîtront-ils le verdict de leur procès ou devront-ils prendre leur mal en patience et attendre encore une semaine, le temps que les magistrats délibèrent ? Il est fort possible qu'ils retournent en prison sans connaître le sort que leur réserve leur jugement. Si, pour cause de grève, les magistrats n'ont pu se réunir et délibérer dans les cas des détenus jugés au tribunal de Sidi M'hamed, il devrait en être logiquement de même pour leurs confrères siégeant au tribunal de Bab El-Oued (Baïnem).
À moins que ces derniers n'aient eu le temps de délibérer dans l'intervalle entre la tenue du procès et le jour du déclenchement du mouvement de grève. C'est une mince éventualité. Ces verdicts des procès des détenus pour port de l'emblème amazigh sont attendus, car ils vont renseigner sur la volonté ou pas du pouvoir à prendre les mesures d'apaisement d'ailleurs promises par le président de l'Etat au moment où il installait le panel de dialogue présidé par Karim Younès.

Mohamed Mouloudj


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