Les travailleurs de l'Enad (Entreprise nationale des détergents et produits d'entretien), dont le siège social est situé à Sour El-Ghozlane (sud de Bouira), épaulés par les membres de la société civile de cette ville, sont une nouvelle fois montés au créneau afin de s'interposer contre les intentions de délocalisation de leur entreprise à Alger. Hier, des dizaines de manifestants ont observé un sit-in devant le siège de l'Enad pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "sabotage" d'un des fleurons industriels de la région. Ces protestataires ont mis l'accent sur le risque de délocalisation de l'usine qui entraînerait, selon eux, la perte de plusieurs dizaines d'emplois. Dans une missive adressée au ministère de l'Industrie, au wali de Bouira, ainsi qu'au PDG de l'Enad, les représentants de la société civile de Sour El-Ghozlane interpellent les autorités à "préserver" l'usine Enad de Sour El-Ghozlane et, ainsi, sauver les centaines d'emploi générés par ce complexe de détergents. Les protestataires ont encore une fois accusé le DG par intérim de l'Enad de Sour El-Ghozlane de vouloir "saboter" leur usine. "Le personnel du siège du groupe, censé gérer la filiale Shymeca et le complexe après son rattachement, se trouve dans une situation confuse, influant négativement sur le rendement du collectif caractérisé par une organisation qui ne répond plus au développement de l'entreprise", dénoncent-ils dans le même document. En outre, ces requérants exigent la présence "permanente" de leur directeur par intérim à son bureau, ainsi que la réhabilitation des cadres de cette entreprise, qui seraient, selon les pétitionnaires, "marginalisés" par le directeur intérimaire. Dans le même sillage, près de 400 employés ont observé un sit-in devant leur usine dans le but d'alerter l'opinion publique ainsi que leur PDG sur la situation "critique" qu'ils endurent, du fait du non-versement de leurs salaires depuis plus de trois mois. "Cela fait trois mois que nous ne sommes pas payés. C'est un problème récurrent que la direction n'a pas voulu régler", souligne un gréviste qui qualifie la situation dans laquelle vivent les travailleurs de "critique". D'autres protestataires exigent une commission d'enquête ayant pour but, selon eux, de mettre un terme aux "dérives" de leur directeur, qui est accusé de "négligence" par les travailleurs. "Nous demandons une commission d'enquête pour mettre au clair les choses. La direction n'a pas de prétexte de ne pas nous payer chaque fin de mois."