Dans la wilaya de Sétif, rien n'augure d'une campagne animée entre les candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre dont le top départ a été donné hier dimanche. Dans la ville de Sétif, chef-lieu de la wilaya comptant pas moins de 500 000 habitants et au niveau d'autres grandes agglomérations, rien n'indique que la campagne électorale a débuté. En effet, sur fond d'incertitudes quant à un scrutin rejeté par la majorité de la population locale, dans la wilaya de Sétif où pas moins d'un million d'électeurs sont inscrits sur les listes électorales, aucun portrait n'était visible sur les panneaux d'affichage installés depuis quelques jours à plusieurs endroits. Par ailleurs, même pour les permanences des cinq prétendants à la magistrature suprême, l'ambiance est morose. Hormis le lancement de pages sur des réseaux sociaux, notamment l'espace bleu, les permanences ne sont pas très visibles. "On dirait que les représentants des candidats se cachent. Apparemment, les adeptes de l'organisation de l'élection de décembre ont peur des hirakistes qui sont contre l'organisation d'élections dans les conditions actuelles", nous dira Mohamed, un fonctionnaire qui participe chaque vendredi aux manifestations. "En tant que représentant de l'un des candidats, je suis moi-même surpris par le climat morose et le manque d'engouement de la population et même des acteurs politiques. J'espère que dans les prochains jours, la campagne battra son plein", a confié Nadhir, représentant d'un candidat dans une commune du sud de la wilaya, à Liberté. De son côté, le spécialiste en sociologie à l'université Dr Mohamed-Lamine-Debaghine (Sétif 2), le Pr Djemaï Noui, a indiqué à Liberté qu'"on peut considérer que la campagne électorale est une continuité du bras de fer entre ceux qui voient que les élections sont une solution pour cette crise que vit l'Algérie, d'une part, et ceux qui prônent la nécessité de réunir toutes les conditions politiques nécessaires, la libération des détenus d'opinion et, du coup, permettre l'émergence d'un débat politique réel et responsable dans les espaces publics et les médias, d'autre part". Et de renchérir : "On espère surtout que la société restera sereine et que le hirak préservera son cachet pacifiste, voire sa ‘silmiya', tout en restant mobilisé jusqu'à la réalisation du changement politique escompté."