Une effervescence particulière a régné dans et aux abords de la salle omnisports implantée au quartier Sidi Saïd de Mascara, une enceinte choisie par le candidat à l'élection présidentielle Abdelaziz Belaïd pour y animer, dans l'après-midi, un meeting populaire dans le cadre de la campagne électorale. En effet, une grande agitation a précédé l'arrivée du cortège du candidat par une fouille au corps à l'entrée et l'expulsion de toutes les personnes soupçonnées de se préparer à commettre des actes visant à perturber l'intervention du candidat, par les éléments de la Sûreté nationale venus en renfort pour la circonstance. À l'arrivée du candidat, des sifflets émanant de certaines personnes de l'autre côté de la haie d'honneur se sont fait entendre. Les mêmes sifflets ont retenti durant les 25 minutes qu'aura duré l'intervention du candidat devant une salle quasiment vide et où avaient pris place particulièrement des étudiants — car le site est situé à proximité de l'université — et les membres de l'Organisation nationale des étudiants algériens (Onea). Le candidat a brossé un tableau portant sur les grands axes de son programme de campagne. Amine, un étudiant rencontré au sein de la foule venue conspuer le candidat, nous dira : "Le candidat Belaïd est en contradiction avec ses choix puisqu'il a opté pour le principe qu'il appartient au peuple de décider de son avenir. Or, depuis le 22 février dernier le peuple organise chaque vendredi des marches pour marquer sa détermination à rejeter cette élection." Le candidat a expliqué les grandes lignes directrices de son programme électoral qui s'articule principalement autour des profondes réformes qu'il compte mener pour, dit-il, répondre aux aspirations du peuple. À l'adresse de ses partisans, le président du Front El-Moustakbel a rappelé que "le peuple est source d'autorité, en ce sens que c'est lui qui décide". Il a exhorté le peuple à aller voter massivement et à lui accorder sa confiance. Il s'est engagé, une fois élu, à donner leur chance aux compétences parmi les jeunes afin d'assumer leurs responsabilités dans la gestion des affaires de la république et d'éliminer la corruption.