C'est une journée très mouvementée qui a marqué, jeudi dernier, l'actualité politique dans la wilaya de Béjaïa. Jeudi, dans la matinée, ce sont les robes noires qui ont investi la rue, au chef-lieu de wilaya, à l'appel de l'Ordre régional des avocats (ORAB), pour exprimer de nouveau leur engagement aux côtés du mouvement populaire. Revêtus de leurs toges noires, les avocats affiliés au barreau de Béjaïa ont battu le pavé depuis le siège du palais de justice, en brandissant des banderoles et des pancartes portant des slogans hostiles au pouvoir et à son calendrier électoral. Arrivée à la place Saïd-Mekbel, la foule organisera un sit-in en signe de rejet de l'élection présidentielle, tout en exigeant la libération de l'ensemble des détenus. Lors de son intervention devant ses confrères, le bâtonnier de Béjaïa, Me Salem Khatri, réitérera "l'engagement et la détermination ‘inébranlables' de la corporation des avocats à demeurer mobilisés en faveur des revendications populaires jusqu'à l'avènement de la deuxième République". À Ighzer-Amokrane, chef-lieu de la daïra Ifri-Ouzellaguen, des milliers de citoyens sont sortis dans la rue, jeudi, pour réaffirmer le rejet du scrutin présidentiel et exiger de nouveau l'élargissement des prisonniers du hirak, dont les deux jeunes manifestants natifs de la commune d'Ouzellaguen, Khaled Oudihat et Lyazid Kasmi. Une grève générale des commerçants, transporteurs et administrations publiques et privées, observée de 8h à 12h, a ponctué cette marche citoyenne. Notons la présence en force de la gent féminine, dont des parents de détenus du mouvement populaire, lors de cette énième démonstration de rue qui s'est achevée, comme à l'accoutumée, par un rassemblement sur la placette jouxtant le carré des martyrs du Printemps noir 2001. Par ailleurs, il est à signaler que pour signifier leur rejet de l'élection présidentielle imposée par le pouvoir en place, des manifestants en colère ont, jeudi 5 décembre, pris d'assaut les sièges de plusieurs daïras et APC pour murer les bureaux des élections et saccager les urnes. C'est le cas des communes de Kherrata, de Draâ El-Gaïd, de Tazmalt, d'Aït R'zine, de Souk El-Tenine, de Chemini...