Alimentation en eau à Blida: Sayoud donne des instructions pour accélérer le parachèvement des différents projets    Athlétisme/Mondiaux-2025 : l'Algérien Djamel Sedjati en finale du 800 m    Le décret exécutif fixant les modalités de bénéfice du programme de la famille productive publié au JO    Conférence générale de l'AIEA: l'Algérie organise un événement parallèle sur les explosions nucléaires françaises dans le Sud    Ghaza: le bilan s'alourdit à 65.141 martyrs et 165.925 blessés    Oran: ouverture du 2e Salon international du Dentaire "MDEX"    Classement Fifa: l'Algérie à la 38e place mondiale    Le Conseil de sécurité de l'ONU se prononce jeudi sur un nouveau projet de résolution sur Ghaza    Une réunion sur les nouveaux établissements éducatifs et les structures d'accueil de la petite enfance    Sayoud et Derbal en visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Blida    20e édition du festival national de la chanson amazighe attire de nombreux fans depuis son ouverture    La Palestine mérite la liberté et la souveraineté    Abdelkader Djellaoui insiste sur la nécessité d'élaborer un Plan d'action immédiat    M. Bouden participe en Malaisie aux travaux de l'AG de l'Assemblée interparlementaire de l'ASEAN    CAN de hand U17 féminin : L'Algérie s'incline face à l'Egypte    Ligue 1 (match avancé) Le MCA n'a pas eu un match facile face au MCO    Ligue 1 Mobilis : L'USMA sanctionnée de deux matchs à huis clos dont un avec sursis    Sayoud appelle à la poursuite des efforts avec le même engagement afin d'atteindre les objectifs fixés    Grande affluence au pavillon de l'Algérie au Salon international de l'agro-alimentaire et des boissons à Moscou    Plus de 20 agences humanitaires internationales appellent l'ONU à intervenir d'urgence    Plus de 3 500 pneus destinés à la spéculation illicite saisis, quatre individus arrêtés    Réunion de coordination entre wali et membres de l'exécutif    Plus de 4.780 appels recensés sur les numéros verts durant le mois d'août    Attaf reçoit Staffan de Mistura    Festival international du film d'Imedghassen: le film algérien « Nya » remporte le prix du meilleur court-métrage de fiction    Un géant du cinéma s'en va    Djaffar Beck, le rire comme moyen d'éducation à la citoyenneté    Bendouda inspecte l'état d'avancement des travaux de réhabilitation de la Bibliothèque nationale et du projet de numérisation des manuscrits    APN: Boughali reçoit une délégation de notables de la wilaya de Djanet    Le ministre de la Santé s'enquiert à Oum El-Bouaghi de l'état de santé des victimes de morsures de chien    Journée internationale de la paix: l'UIPA réaffirme l'impératif de consacrer la culture de la paix et du dialogue dans la résolution des conflits    Exposition universelle d'Osaka: l'Algérie organise une conférence scientifique sur la stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables et l'hydrogène    Athlétisme/Mondiaux-2025: l'Algérien Yasser Triki qualifié pour la finale    El Bayadh Décès du Moudjahid Kherrouji Mohamed    Les massacres d'Ouled Yaïch à Blida, un autre témoignage de l'horreur du colonialisme    Nouveaux ministres et innovations    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



"La mesure va entraîner des surcoûts et des contentieux"
Ferhat AIt Ali, analyste financier
Publié dans Liberté le 08 - 12 - 2019

Ferhat Aït Ali explique, dans l'entretien qui suit, que quel que soit le mode de règlement du fret, les pavillons étrangers opérant vers et à partir du pays, même réglés en dinars, réclameront leur dû en dollars ou en toute autre devise internationale.
Liberté : Une instruction de l'Abef exige que les importations doivent se faire exclusivement sur la base de l'Incoterm FOB (free on board", ou en français, "sans frais à bord"). C'est-à-dire que le coût du transport, maritime ou aérien, sera payé en dinars algériens aux compagnies de transport. Pouvez-vous commenter cette mesure et nous décrire les effets qu'elle aura sur le commerce extérieur et sur les entreprises, notamment celles qui importent de la matière première ?
Ferhat Aït Ali : Loin d'avoir les effets supposés bénéfiques qu'elle suggère sur le commerce extérieur du pays, ou sur le pavillon national, cette mesure unique en son genre ne sera d'aucun effet sur la balance devises du pays. Elle ne procurera aucune retombée en termes d'augmentation de fret transporté par le pavillon national en mauvaise posture pour d'autres causes. Mais bien au contraire, elle aura des effets négatifs à court terme sur l'intégralité de la chaîne d'approvisionnement du pays.
Quel que soit le mode de règlement du fret et la monnaie de transaction de départ, le règlement final se fera en devises pour les pavillons étrangers opérant vers et à partir du pays, qui, même réglés en dinars, réclameront leur dû en dollars ou en toute autre devise internationale. Par contre, la dissociation du transport d'un produit importé de sa facture de vente sortie d'usine aura pour effet la non-maîtrise et des coûts de transport annexés en fin de parcours à la dépense totale et du timing d'acheminement entre le fournisseur initial et le transporteur choisi pour cette opération à partir d'Algérie et non du pays de départ.
Ainsi, si vous achetez un produit ou équipement d'un pays donné, la charge du transport et les délais entre la livraison effective et l'arrangement avec un armement n'incomberont plus à la partie étrangère, mais à la partie algérienne, dans un domaine où nous n'avons aucune maîtrise ni des flux ni des coûts internationaux. Cela engendrera non seulement des surcoûts, mais des contentieux dans lesquels les fournisseurs exigeront d'être payés d'avance par LC pour éviter d'être pris dans des conflits client armateurs, et, en plus, se dégageront totalement à partir d'un manifeste COB (clean on board), à partir du moment où ils auront mis leur marchandise en containers prêts à l'expédition.
En quels termes se posent aujourd'hui les questions du fret maritime ?
Le fret maritime est une activité dominée par les grands armements pour l'acheminement vers les hubs régionaux (plateforme de correspondance) et les armements anciens et bien établis pour les dispatchings vers les ports de destination finale. Il est difficile de coordonner les opérations de fret pour un opérateur non averti, et pour nos transitaires limités en général aux opérations en douanes, pour des flux dont ils ne connaissent ni les coûts fluctuants ni les opportunités de fret offertes en temps réel et encore moins pour les ports de transit internationaux.
Et tout sera laissé aux soins des grands armements qui, au lieu de traiter comme d'habitude avec des fournisseurs et des pays habitués à négocier au meilleur rapport qualité, prix et délais, auront à faire des offres à des novices en la matière, qu'ils pourront plumer à souhait, sans compter les litiges douaniers sur les décomptes des frais de transport, et les jonctions entre les factures FOB et les frais de transport annexés, ainsi que sur les délais et itinéraires qui pourront faire l'objet de surfacturations pour n'importe quel opérateur au courant des arcanes de ce marché très opaque et très lucratif, les armateurs étant en général réputés être des flibustiers des temps modernes.
La taille de notre flotte est-elle suffisante pour assurer le transport maritime de fret ?
Celle-ci n'est pas la source du problème, encore moins sa solution. Nous pouvons avoir 2000 navires, mais cela ne changerait strictement rien, sauf pour certaines marchandises homogènes sur de longues distances, comme les céréales et les minerais et autres cargaisons en vrac. Les armateurs n'achètent pas des flottes pour approvisionner leurs pays, mais pour avoir des parts du fret international, selon les lignes choisies, la disponibilité des bateaux sur des positions maritimes en temps réel, l'espace encore disponible à bord après de multiples opérations de préférence regroupées et la rentabilité de l'opération.
Si un bateau de la Cnan se trouve dans une quelconque mer du globe, il est suivi en temps réel, et la compagnie met la disponibilité de volume et de poids supportable à bord en temps réel, et les armements et bourses de fret lui confient du fret en temps réel, dans cette zone et pas une autre. On n'envoie pas un bateau chercher la cargaison destinée à son pays, aux antipodes de sa position du moment, et on n'attend pas son retour pour acheminer la cargaison destinée au même pays. À titre d'illustration, notre flotte, qui culminait à 80 bateaux durant les années 80 et 90, n'a jamais pu assurer que 3% de notre fret arrivée, alors qu'en termes de tonnage brut, elle pouvait assurer plus de 70%.
Elle opérait modestement sur d'autres marchés, avant d'être plombée par la bureaucratie, la rapine et les projections foireuses des bureaucrates. Le volume disponible n'a rien à voir avec la capacité à approvisionner le pays, dans le domaine maritime, sauf en temps de guerre où le facteur commercial cède le pas au facteur stratégique, ce qui n'est pas notre cas, dans la mesure où même dans ce cas, il serait difficile de dissocier un embargo maritime d'un autre plus général sur les transactions.

Propos recueillis par : Youcef Salami


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.