Une famille algérienne établie au Québec a été décimée. La maman et ses deux enfants ont été retrouvés morts dans leur domicile à l'est de Montréal, alors que l'ex-époux s'est suicidé dans un hôpital dans la ville de Joliette. Les faits : mercredi matin, des agents du SPVM (Service de police de la ville de Montréal) sont allés annoncer à la femme le décès de son ex-mari avant de découvrir la macabre scène, les corps sans vie de la femme de 42 ans, Dahia Khellaf, et de ses deux enfants Adam (4 ans) et Aksil (2 ans). Leur décès a été constaté sur place. Les corps ont été transférés à l'hôpital pour les besoins de l'autopsie. La police a décidé d'entrer dans le domicile, parce que personne ne répondait aux appels. "Les policiers ont trouvé suspect que personne ne réponde à la porte, et c'est lorsqu'ils sont entrés qu'ils ont découvert les corps inanimés", a indiqué l'agent Manuel Couture, porte-parole du service de police de la ville de Montréal. L'ex-conjoint Nabil Yssaad, âgé de 46 ans, originaire d'Oran, s'est suicidé la veille en se jetant du haut du 6e étage de l'hôpital de Joliette, dans Lanaudière, précise la police de Montréal. Avant de se rendre dans la région de Lanaudière, Nabil Yssaad aurait assassiné son ex-épouse et ses deux enfants en les étranglant, selon la version de la police, dont l'enquête n'a pas encore livré tous les tenants et les aboutissants de ce drame. Ayant acheté une maison au début 2018 dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointes-aux-Trembles, le couple est empêtré dans des conflits conjugaux à répétition. Nabil, qui a vécu en Allemagne, est arrivé au Québec après s'être marié en Algérie avec Dahia en 2012. La femme travaillait dans une banque à Montréal, alors que son ex-mari était employé dans une usine d'échafaudages. Mais un accident du travail le force au repos. Après avoir subi une opération chirurgicale en Algérie, Nabil est revenu auprès de sa famille, mais son comportement avait complètement changé. C'est là que la victime avait entamé une procédure de divorce. L'homme et la femme se sont séparés au bout de six ans de vie commune. Arrêté en août 2018 pour voies de fait sur son ex-épouse, le père de famille a été contraint de quitter le domicile conjugal. Depuis sa mise en accusation, interdiction lui a été faite de s'approcher à moins de 100 mètres de son ex-femme ou d'entrer en contact avec elle pour une période de 12 mois. Il avait, cependant, le droit de rendre visite à ses enfants. Selon une ordonnance judiciaire du tribunal, le mis en cause a signé un engagement pour respecter cette clause. Ce drame, qui a décimé toute une famille, interpelle la communauté algérienne qui s'interroge sur ce qui pousse les immigrants à l'isolement. D'où l'impératif de solidarité avec, notamment, les couples fragiles.