Les membres du réseau de la Sapo ont exhorté les pouvoirs publics à redoubler d'effort envers les malades, notamment sur le plan psychologique avec un soutien moral personnalisé. Organisé jeudi dernier à Guerara (wilaya de Ghardaïa), le 12e congrès annuel de la Sapo (Société algérienne de psycho-oncologie) a appelé à "la mise en place de départements de soins de support dans les centres de lutte contre le cancer en Algérie avec des unités de psycho-oncologie". En dépit des résultats "satisfaisants" obtenus dans la stratégie de lutte contre le cancer, beaucoup reste à faire pour prévenir et réduire autant que possible la souffrance psychologique du patient, permettant ainsi d'améliorer sa qualité de vie, ses relations familiales ou amicales et son adhésion au traitement. Ainsi, les membres du réseau de la Sapo ont exhorté les pouvoirs publics à redoubler d'effort pour une meilleure prise en charge de tous les patients souffrant de cette redoutable pathologie, notamment sur le plan psychologique avec un soutien moral personnalisé. La prise en charge des patients cancéreux sur le plan médical nécessite également des soins de support sur le plan psychologique et social, a indiqué la présidente de la Sapo, Zina Fettouchi Oukkal. "L'objectif primordial de cette édition est d'établir des recommandations nationales en matière de mise en place officielle de départements de soins de support pour répondre à ces besoins, tout au long du parcours de soins, afin d'améliorer la qualité des soins et de vie", a-t-elle souligné. Le côté psychologique constitue un élément primordial à favoriser dans la stratégie de lutte contre le cancer sous toutes ses formes, estiment les participants à ce congrès annuel. C'est pourquoi l'objectif et la démarche pour de nombreuses associations caritatives activant dans la prise en charge des cancéreux dans la région de Ghardaïa est d'insuffler un nouvel espoir aux personnes atteintes de cancer, en mettant le patient et son entourage au cœur de toutes leurs préoccupations. Organisé par la Sapo, en collaboration avec l'association des paramédicaux El-Balsam de Guerara et l'Association des paramédicaux en cancérologie du Centre Pierre et Marie-Curie du CHU Mustapha-Pacha (Alger), ce 12e congrès constitue également un espace de débat académique pour les praticiens, le personnel paramédical et les psychologues formés en psycho-oncologie des différentes localités de la wilaya de Ghardaïa ainsi que des wilayas limitrophes, pour échanger et s'informer des récentes évolutions et des grandes avancées réalisées au niveau national et international en matière de diagnostic et de traitement des maladies cancéreuses ainsi que les méthodes de prise en charge. Selon les statistiques du service oncologie de Ghardaïa, le nombre de cancéreux ne cesse d'augmenter depuis 2014 dans cette wilaya, où il a été observé 278 cas contre 335 cas en 2015, 427 cas en 2016, 695 cas en 2017 et 891 cas en 2018. "Nous enregistrons une grande évolution du cancer avec un nombre croissant de patients diagnostiqués", a fait savoir Dr Faïza Takilt, cancérologue exerçant à l'hôpital Tirichine-Brahim de Ghardaïa. "Actuellement on enregistre en moyenne 23 nouveaux cas mensuellement", a-t-elle ajouté, précisant que les cas de cancer du sein sont les plus répandus chez la femme, mais également chez l'homme où il a été enregistré trois cas. "La population doit savoir qu'avec un cancer détecté à temps, à un stade précoce, il y a de fortes chances de guérison qui peuvent atteindre un taux proche de 100%", a affirmé Dr Takilt, soulignant que 9 cancers du sein sur 10 sont guéris. "La prévention et le dépistage précoce constituent la stratégie la plus efficace pour lutter contre le cancer et permettre de sauver des milliers de vies", a averti Dr Takilt.