Résumé : Samia et sa fille Maya prirent enfin leur vol à destination de leur pays. Il pleuvait sur Paris, mais Samia confirme à sa fille qu'au bled il devait encore faire chaud et beau. Elle lui rappelle aussi les qualités d'un peuple fier de ses origines. . Maya sourit. -J'ai de plus en plus hâte de découvrir tout cela. Samia pose la main sur celle de sa fille. -Tu seras bientôt chez toi. Et chaque jour, tu découvriras les secrets millénaires de nos ancêtres. Lorsque l'avion amorce l'atterrissage, Samia ne put retenir ses larmes. Le film des évènements qu'elle avait vécus avant son départ en Italie défilait devant ses yeux. Elle se rappelle de chaque instant, et cela ne faisait que rouvrir une blessure qui ne voulait pas cicatriser. Djamel était avec elle dans cet aéroport. Il les avait accompagnées, elle et Maya, sans se douter de ce qu'elle combinait. La jeune femme se passe une main lasse sur un visage fatigué. Elle n'avait presque pas dormi de la nuit précédente, tant ce retour définitif au bled l'avait préoccupée. -Que lui réserve encore le destin ? Elle avait peur de l'avenir. Elle avait peur d'affronter son mari et sa famille. Saura-t-elle prendre son courage à deux mains pour affronter la réalité, aussi amère soit-elle ? Maya était ébahie. Les rayons du soleil qui affluaient par les hublots et inondaient la cabine l'avaient charmée. On était bien loin de la grisaille de Paris. Elle regardait à droite et à gauche et tentait de distinguer les contours de la grande ville. -Du calme, lui dit Samia, tu auras tout le temps de voir tout ça de près et autant que tu voudras. -C'est tellement beau, maman. Ce soleil, cette verdure... -C'est les étendues de la Mitidja qu'on vient de survoler. Nous allons atterrir dans quelques minutes. Maya retint son souffle quand les roues de l'avion touchèrent le sol. Elle ressentit une émotion jamais égalée jusque-là. Les deux femmes descendirent de l'avion en se serrant l'une contre l'autre. Elles étaient si émues qu'elles oublièrent un moment qu'elles suffoquaient dans leurs vêtements chauds, sous ce soleil de plomb qui inondait la ville. Samia récupère leurs bagages et elles furent accueillies dès leur sortie par des membres de leur famille. Les embrassades n'en finissaient pas. Samia retrouvait les siens, et Maya faisait connaissance avec des cousins qu'elle ne connaissait jusque-là que par le biais de quelques photos. Elle était ravie de se voir entourée par tous ces gens qui étaient liés à elle par le sang. C'était donc ça les liens familiaux ! Toute cette chaleur, cette attention et cet accueil ! Après les souhaits de bienvenue et les émotions, Samia et Maya montent dans l'un des véhicules de leur famille pour se rendre en ville. Samia avait voulu louer un appartement, mais ses parents s'étaient catégoriquement opposés. Ils voulaient qu'elle revienne sous son propre toit, et comme pour remonter le temps, ils lui proposèrent sa chambre de jeune fille. Rien n'aurait fait autant plaisir à Samia. Maya par contre dévorait des yeux tous les paysages qui défilaient devant elle et ne cessait d'interroger sa mère. Elles arrivèrent enfin à l'ancien quartier de Samia, qui sentit un pincement au cœur. Entre nostalgie et retrouvailles, elle avait mis ses nerfs à rude épreuve. C'était à cet endroit précis que Djamel l'avait déposée le premier jour de leur rencontre. C'était juste après l'incident de la pâtisserie. Et c'était aussi le jour où il était venu demander sa main. C'était un véritable conte de fées pour tous les deux. "Ce conte va-t-il s'arrêter là, maintenant que je suis de retour ?", se demande la jeune femme qui lève les yeux vers la fenêtre de sa chambre d'où sa mère et sa sœur Nadjette lui faisaient de grands signes. Elle s'empresse de monter et entraîne Maya dans sa course. Ici aussi des larmes sont versées. La mère de Samia, qui maintenant était vieille et se déplaçait difficilement, les attendait au seuil de la porte d'entrée. Samia se jette dans ses bras et pleura sans discontinuer, tandis que Nadjette serrait Maya contre elle. -Quelle belle jeune fille ! La tante recule d'un pas pour contempler sa nièce.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.