Résumé : Après un séjour à Rome puis à Venise, Samia prend les devants. Elle avait pris deux billets pour un vol nocturne à destination de Paris. La grande aventure commence pour elle et Maya. Va-t-elle réussir ? Ignorant ses desseins, Djamel s'attendait à les revoir bientôt. Samia tire sur la jupe de son tailleur et remet un peu d'ordre dans ses cheveux avant de réveiller Maya. La petite était tout étonnée de se trouver dans un avion. -Nous sommes en France, ma chérie, lui dit Samia en lui caressant les cheveux. -En France ? -Oui. Nous sommes déjà venus à Paris avec ton père, mais tu étais encore un tout petit bout de chou pour t'en rappeler. Cette fois-ci, tu vas découvrir les splendeurs de la capitale française. -Nous allons chez papa ? Samia sent sa gorge se nouer. Elle se reprend. -Pas encore, ma chérie. Nous allons chez une femme très gentille, qui va nous recevoir pour quelques jours. Après tu vas partir à l'école comme une grande fille. La fillette battit des mains. -Hourrah ! Je vais partir à l'école. Et j'aurais un cartable et des affaires ? -Bien sûr, ma chérie. Tu auras tout ce que tu voudras. La fillette semblait heureuse et se serra contre sa mère. Elles descendirent de l'avion, et bien qu'elles fussent chaudement habillées, elles frissonnèrent au contact de l'air nocturne et glacial en cette période de l'année. Une jeune Française qui voyageait seule leur sourit. -À Paris, il fait toujours gris. N'est-ce pas ? Samia hoche la tête et resserre son écharpe autour de son cou. Elle repense au soleil de son pays et aux longues soirées estivales qui incitaient les gens à sortir de chez eux. Ici certes, la vie nocturne est plus intense, mais le climat n'y est pas toujours propice. La jeune femme récupère ses bagages et se dirige vers la sortie. Elle hèle un taxi et lui donne l'adresse de sa destination. Le chauffeur acquiesce. -Ce n'est pas très loin d'ici, madame. Nous y serons dans une demi-heure. Samia s'installe avec sa fille sur la banquette arrière et regarde défiler les différents sièges d'entreprises, situés aux alentours de l'aéroport. Elle se sentit moins triste, mais tout de même toute remuée d'être là, loin de chez elle. Et surtout loin de Djamel. Elle repense encore à lui. Elle sait qu'il ne quittera jamais ses pensées. Dans un élan de détresse et de tendresse, elle prend son portefeuille et s'empare d'une des photos de son mari. Le sourire brave et les traits détendus, il parut lui envoyer un message télépathique à travers cette photo qu'elle gardait précieusement sur elle. Que va-t-elle faire maintenant ? Va-t-elle trouver facilement du travail et un petit studio où loger ? Ses économies, certes, lui permettront de tenir quelque temps. Mais jusqu'à quand ? Le taxi amorce une descente, puis se dirige vers une ruelle. Des jardins fleuris et des devantures de magasins annonçaient l'entrée d'une agglomération. Samia jette un coup d'œil par la fenêtre et remarque sans peine les bâtisses construites récemment, qui jouxtaient les élégantes villas du siècle dernier. La modernité prend le pas sur l'ancienneté, et n'étaient ces vergers étendus à perte de vue de part et d'autre de la route, on se croirait dans l'enceinte d'une grande ville. Le taxieur lui jette un coup d'œil dans le rétroviseur intérieur. -Madame est bientôt arrivée. Samia relève la tête et constate que la voiture se dirigeait vers l'une des nouvelles bâtisses du quartier. -Nous y voilà, Madame.
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