Sur les cinq barrages que compte la wilaya, seul celui de Kissir alimente les villes de Jijel et d'El-Aouana. Au mois de novembre 2019, la direction des ressources en eau annonçait que tous les barrages de la wilaya étaient remplis, certains à 100%. En janvier, on prie pour la pluie de peur de plonger dans une période de sécheresse dans une région où le taux de pluviosité est l'un des plus élevés à l'échelle nationale. "Comment avec ces barrages débordant d'eau, on parle de sécheresse ?", ironise-t-on à un moment où Jijel est considérée comme un réservoir hydrique pour les wilayas des Hauts-Plateaux et de l'Est du pays. Sur le terrain, le constat est tout autre, puisque de ces barrages, il n'y a qu'une infime partie qui est utilisée dans l'irrigation, amlors que d'autres ne servent pas encore à alimenter les populations en eau potable. Excepté le barrage de Kissir qui alimente les villes de Jijel et d'El-Aouana en eau via la station éponyme , les autres ouvrages hydriques restent à ce jour sans vocation. C'est le cas surtout du barrage de Boussiaba, à El-Milia, qui reste inexploité, même si un projet d'AEP de 6 communes à partir de cet ouvrage est en cours d'achèvement. Cependant, la valorisation de la ressource existante est inscrite à l'ordre du jour des objectifs des responsables du secteur pour l'impacter, affirme-t-on, sur la qualité de l'AEP et sur l'irrigation de plaines agricoles. Une autre opération plus ambitieuse d'interconnexion entre ces barrages est également en cours, si l'on croit les mêmes sources. D'ici là, Jijel est appelée à devenir l'une des wilayas les plus dotées en matière des réserves hydriques. Elle est la base arrière en AEP et en irrigation de plusieurs wilayas via deux projets de transfert pour renforcer les barrages de Beni Haroun, à Milia, et de Draa Eddis à El-Eulma (wilaya de Sétif). À ce jour, elle compte 5 barrages implantés à El-Milia (Boussiaba), Jijel (Al-Agram et Kissir), Erraguene, qui est le plus ancien ouvrage hydrique de la wilaya, et enfin le barrage de Tabellout, récemment mis en service. Le projet d'un sixième barrage, inscrit pour la réalisation à Irdjana, à El-Ancer, est gelé pour des raisons liées à l'absence de moyens de financement. En visite à Jijel il y a quelques années, un ex-ministre du secteur a même fait part de la possibilité pour la wilaya de Jijel, selon les études réalisées, d'accueillir jusqu'à 7 barrages, selon ses propos. Avec toute cette ressource, on peine toujours à améliorer l'AEP des populations des différentes localités de la wilaya, même si, eu égard aux prévisions annoncées, la situation va grandement s'améliorer. Plusieurs projets d'AEP via ces barrages sont inscrits à l'ordre du jour, certains sont en phase d'achèvement, d'autres n'ont pas encore été lancés.