Décédé, samedi, des suites d'une longue maladie, l'ancien leader syndicaliste du complexe sidérurgique d'El-Hadjar Dilmi Derradji a été inhumé, hier, au cimetière de Sidi Aïssa, sur les hauteurs d'Annaba, en présence d'une foule nombreuse. Des centaines de sidérurgistes de tous âges se sont joints à la famille et aux proches du défunt pour accompagner celui qui fut non seulement un cadre intègre et irréprochable, mais aussi et surtout un défenseur acharné des droits des travailleurs. Retraité depuis de nombreuses années, cet homme exemplaire, de l'avis de tous ceux qui l'ont côtoyé, n'avait pour autant pas renoncé à ses idéaux de justice et de liberté. Il avait adhéré aux revendications du hirak dont il n'a raté aucune des marches depuis le 22 février 2019, malgré son état physique défaillant. Ce natif de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, ingénieur de formation, avait été recruté en 1974 par l'ex-Société nationale de sidérurgie (SNS) avant d'être élu en 1977 à la tête de la section syndicale ATU du complexe d'El-Hadjar. Il a été écarté en 1981 du syndicat après la mise en œuvre du fameux article 120, en application des statuts du parti unique FLN pour avoir milité au sein du PAGS à l'époque de sa clandestinité. Mais c'était mal le connaître puisqu'il se fit un devoir de revenir au syndicalisme et à ses luttes, juste après les événements d'Octobre 88. Il a été élu en qualité de secrétaire général du syndicat de Sider de 1988 à 1993. Durant cette période, il créera avec d'autres syndicalistes de la MGTS (Mutuelle générale des travailleurs de la sidérurgie), qui restera l'un des plus grands acquis des travailleurs. S'éclipsant de la scène syndicale durant la période du terrorisme de 1994 à 1998, Dilmi Derradji a occupé le poste de directeur général de la Mutuelle des sidérurgistes.